L’abbé Pierre violé durant son enfance ? Une lettre de 1932 fait ressurgir de terribles secrets

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Un document troublant révélé par Le Monde met en lumière une facette assez triste et méconnue de la vie de l’abbé Pierre. Une lettre, rédigée en 1932 par Henri Grouès, son véritable nom, révèle en effet qu’il aurait été victime d’agressions sexuelles durant son enfance, alors qu’il était pensionnaire au collège Notre-Dame des Minimes, à Lyon.

Dans cette lettre de 17 pages adressée à son maître des novices, Louis-Antoine de Clermont-Ferrand, depuis sa cellule monastique de Saint-Étienne, le futur fondateur d’Emmaüs raconte à demi-mot les traumatismes vécus. Il évoque des violences subies à l’âge de sept ans, décrivant un épisode particulièrement marquant : « Des grands vicieux m’entreprennent. Je deviens durant deux mois, sous la menace d’un pistolet, leur jouet. » Ces abus l’auraient poussé à quitter le collège pour se réfugier chez lui, malade, avant de retourner à l’école où, selon ses mots, « les grands m’ont oublié ». Les agresseurs auraient finalement été surpris en flagrant délit avec une autre victime et renvoyés dans des circonstances scandaleuses.

Cette révélation intervient alors que la figure emblématique de la solidarité en France est la cible d’accusations posthumes concernant des violences sexuelles présumées. Depuis juillet, plusieurs femmes ont témoigné des agressions qu’elles auraient subies de la part de l’abbé Pierre, entre les années 1950 et 2000. Ces témoignages, qui ont suscité un choc dans l’opinion publique, questionnent la capacité des institutions à protéger les victimes et à enquêter sur de telles accusations.

Face à ces révélations, l’Église catholique a décidé d’ouvrir ses archives relatives à l’abbé Pierre. En parallèle, une commission indépendante d’experts a été mandatée pour analyser les éventuels dysfonctionnements qui auraient permis à l’abbé de ne jamais être inquiété de son vivant. Cette commission doit également examiner comment la figure du prêtre, auréolée d’une aura de sainteté pour son engagement auprès des plus démunis, aurait pu dissimuler des comportements inappropriés…

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Entré à la rédaction d’Entrevue en 1999 en tant que stagiaire avant d'en devenir le rédacteur en chef en 2014, Jérôme Goulon a dirigé le service reportages et réalisé de grosses enquêtes en caméra cachée et d’infiltration. Passionné de médias, d’actualité et de sport, il a publié de nombreuses interviews exclusives. En parallèle, il apparaît régulièrement depuis 2007 à la télévision sur différentes chaînes ( TF1, France 3, M6, C8, NRJ 12, RMC Story ), notamment sur les plateaux de Jean-Marc Morandini et Cyril Hanouna. Il a également été chroniqueur pour Non Stop people (groupe Canal+) et sur Radio J. 

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