Est-ce la fin d’un long feuilleton judiciaire et architectural ? Perchée sur les hauteurs du vallon de Callenville, cette maison jamais habitée est devenue au fil des années un symbole d’abandon et de conflits.
Tout commence en 2011, lorsque l’acteur obtient le permis de construire pour une villa de 250 m² sur un terrain de plus de 64 000 m². Rapidement, le projet rencontre une vive opposition de la part de l’association « Les Amis de Trouville », qui redoute une défiguration du paysage et un risque accru d’inondations. La bataille judiciaire s’engage, mais les recours successifs des opposants sont rejetés, d’abord par le tribunal administratif de Caen en 2013, puis par la cour d’appel de Nantes en 2014.
Les premiers travaux débutent en 2012, mais s’interrompent en 2015 en raison de complications techniques. L’architecte en charge du projet, René Grosdoit, explique que la structure en bois de la maison a nécessité des ajustements qui ont retardé l’avancement du chantier. En 2017, Depardieu reste évasif sur l’avenir de la villa, laissant entendre qu’elle pourrait être vendue, tout en poursuivant d’autres transactions immobilières, notamment à Paris et en Belgique.
En janvier 2023, un sursaut d’activité est observé sur le chantier, avec la reprise des travaux extérieurs. L’acteur confie alors vouloir achever la maison pour son fils Jean, issu de sa relation avec Hélène Bizot. Pourtant, l’effort est de courte durée. Le temps a laissé son empreinte sur la construction : le bois grisé par les intempéries, le jardin envahi par les ronces et les herbes folles, comme si la nature avait repris ses droits sur ce projet inachevé.
Aujourd’hui, la villa est officiellement mise en vente, bien que l’annonce ne figure ni sur les sites immobiliers ni à l’entrée de la propriété. Le destin de cette demeure semble suspendu, incertain, à l’image des tumultes qui entourent la carrière et la vie personnelle de Gérard Depardieu, notamment les affaires judiciaires qui continuent de le poursuivre. À Trouville-sur-Mer, le nom de l’acteur ne fait plus rêver, et son projet immobilier, autrefois ambitieux, n’est désormais qu’un décor figé, privé de l’histoire qu’il aurait pu raconter.