La toponymie bretonne ne sera pas classée au patrimoine immatériel de l’humanité, selon l’Unesco

Entrevue 1

L’Unesco a rejeté la demande d’urgence d’une association bretonne visant à inscrire la toponymie bretonne au patrimoine immatériel de l’humanité. L’organisation a estimé que cette candidature ne représentait pas « un cas d’extrême urgence » selon l’article 17.3 de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.

L’association Koun Breizh, à l’origine de la demande, s’inquiétait de la menace que fait peser la loi 3DS sur la toponymie bretonne. Cette loi impose aux communes de moins de 2 000 habitants de nommer leurs rues et de numéroter les habitations, ce qui, selon l’association, « conduit de manière silencieuse et insidieuse à la débretonnisation de nos campagnes ».

Bien que l’Unesco ait rejeté la demande d’urgence, elle encourage toutefois la France à « continuer à travailler avec les communautés concernées pour assurer la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel » en Bretagne. Pour Koun Breizh, cette décision représente une forme de reconnaissance de l’importance de la toponymie bretonne et un appel aux pouvoirs publics à en assurer la protection.

L’enjeu de cet « adressage » est de faciliter la logistique, notamment pour les secours, la distribution de courrier et de colis, ainsi que le déploiement de la fibre optique. Cette problématique n’est d’ailleurs pas propre à la Bretagne, puisqu’elle a également suscité des débats dans d’autres régions de France.

Alice Leroy

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