La célèbre Tapisserie de Bayeux, qui retrace la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066, va connaître une profonde rénovation. La ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé, le 31 janvier 2025, un projet ambitieux de restauration et de réaménagement du musée qui la conserve. À partir de 2025, la tapisserie, longue de 70 mètres, sera déplacée pour permettre sa conservation dans des conditions optimales.
La restauration de cette œuvre médiévale, inscrite au patrimoine de l’UNESCO, sera financée à hauteur de plus de 2 millions d’euros par l’État. La ministre a précisé que l’État prendra en charge l’intégralité des coûts liés à cette restauration, dans le cadre d’un projet global de 38 millions d’euros pour la rénovation du musée. Ce dernier déménagera dans un nouveau bâtiment de 11 000 m², agrandissant ainsi son espace d’exposition. La fermeture du musée est prévue pour septembre 2025, et l’inauguration du nouvel espace est attendue pour 2027, année du millénaire de la naissance de Guillaume le Conquérant.
L’un des principaux enjeux de cette transformation est d’adapter la présentation de la tapisserie. Depuis 1983, elle est exposée dans une position verticale, ce qui impose des tensions sur le tissu fragile de plus de 1 000 ans. Afin de préserver l’intégrité de cette broderie unique, les experts ont jugé nécessaire de présenter l’œuvre sur un plan incliné. Un nouvel espace de présentation de plus de 70 mètres de long sera ainsi construit. La Ville de Bayeux, pour sa part, explore également la possibilité de prêter temporairement la tapisserie à l’Angleterre pour sa restauration, une proposition qui suscite des débats.
En complément de la restauration de l’œuvre historique, un projet artistique contemporain verra également le jour. L’artiste Hélène Delprat réinventera la scène manquante du couronnement de Guillaume le Conquérant, une scène emblématique qui sera tissée à la Manufacture des Gobelins. Cette réinterprétation sera présentée au château Guillaume-le-Conquérant de Falaise, en Normandie, à proximité de Bayeux.
Cette double initiative de conservation et de valorisation de la Tapisserie de Bayeux marque une étape importante dans la préservation de ce chef-d’œuvre du Moyen Âge, tout en s’inscrivant dans un projet culturel ambitieux et novateur.