La régie publicitaire Médiatransports a annoncé que les affiches promotionnelles pour le livre de Jordan Bardella, Ce que je cherche, ne seront pas visibles dans les gares françaises ni dans le métro parisien. En cause, un visuel considéré comme incompatible avec les « principes de neutralité » de la régie publicitaire, a précisé l’entreprise, filiale de la SNCF et de la RATP. Cette décision a suscité une vive réaction de Jordan Bardella, président du Rassemblement National, qui a dénoncé une « censure inadmissible » et a demandé à la SNCF de « revenir sur cette décision ».
La neutralité au cœur de la controverse
Selon Mediatransports, l’affiche représentant Jordan Bardella, portrait barré du titre de son livre, va à l’encontre des règles de neutralité que la régie applique aux publicités dans les espaces publics. Cette annonce intervient après la prise de position de certains syndicats de la SNCF, qui s’étaient opposés à la promotion d’un ouvrage issu d’un leader politique d’extrême droite dans les gares, affirmant qu’elle « n’avait pas sa place » dans ces lieux publics.
Jordan Bardella a répondu par un communiqué, accusant la direction de la SNCF de « céder aux intimidations d’une minorité d’activistes radicalisés » et de « restreindre la liberté d’expression dans les espaces publics ». Il a menacé de prendre des mesures légales pour contester ce qu’il perçoit comme une atteinte à ses droits.
Ce que je cherche, qui mêle récit autobiographique et réflexions politiques, sortira le 9 novembre sous la bannière de la maison d’édition Fayard, propriété de Vincent Bolloré. Un tirage ambitieux de 155 000 exemplaires et une vaste campagne publicitaire de plus de 500 affiches étaient initialement prévus, dans 100 gares de France, du 25 novembre au 17 décembre. Bardella prévoit également d’intensifier sa communication en collaborant avec des médias affiliés au groupe Bolloré.
Des précédents similaires pour Mediatransports
Médiatransports a déjà interdit des campagnes jugées « non neutres » dans le passé. En janvier dernier, une affiche du spectacle de l’humoriste Waly Dia avait été refusée pour son contenu politique, jugé incompatible avec la neutralité des transports publics. En 2021, la couverture du magazine Têtu, représentant Bilal Hassani en figure religieuse, avait également été refusée pour des raisons similaires.
Face à ces interdictions, le débat autour de la neutralité et de la liberté d’expression dans les lieux publics se pose à nouveau, illustrant des tensions persistantes sur la présence de symboles ou d’expressions politiques dans les espaces de transport.