L’enquête sur le double homicide survenu samedi soir dans une épicerie du centre-ville de la Seyne-sur-Mer prend un tour inquiétant, avec des soupçons qui se portent sur la DZ Mafia, un cartel criminel de plus en plus redouté dans le sud de la France. Les deux victimes, un homme de 29 ans et sa compagne, ont été abattues froidement par balle dans l’établissement qu’ils géraient depuis quelques mois. L’hypothèse d’un règlement de comptes, potentiellement lié au milieu des stupéfiants, semble de plus en plus plausible.
Les faits se sont déroulés dans la soirée du 21 décembre : les corps des victimes, retrouvés avec plusieurs impacts de balle, témoignent d’une exécution clinique. Trois balles ont frappé la tête de l’homme, et une a tué sa compagne. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’attaque a été menée avec une grande précision et sans laisser de traces derrière elle. Aucun témoin n’a vu le ou les tireurs, et aucune douille n’a été retrouvée sur les lieux. Le mode opératoire suggère une action professionnelle, loin du hasard.
L’une des victimes, un Marseillais, était bien connu des services de police pour ses antécédents judiciaires, notamment pour trafic de stupéfiants. En 2014, il avait été condamné dans une affaire de trafic et avait récemment été mis en examen pour association de malfaiteurs, notamment en lien avec une infraction à la législation sur les armes. Selon des sources proches de l’enquête, il avait un casier judiciaire particulièrement lourd, ce qui orienterait l’investigation vers une possible rivalité liée au trafic de drogue.
Des éléments indiquent que cette exécution pourrait être en lien avec les pratiques violentes de la DZ Mafia, un gang marseillais, responsable d’un nombre croissant d’extorsions de fonds et de menaces envers des commerces, notamment dans le secteur des stupéfiants. La DZ Mafia, bien que fragilisée par plusieurs arrestations de ses têtes pensantes, reste une organisation criminelle particulièrement influente dans la région.
Il reste à déterminer si cet homicide résulte d’un différend sur fond de trafic de drogue, d’une vengeance personnelle ou d’une tentative de prise de contrôle sur des commerces locaux. Une autopsie des corps, prévue pour cette semaine, pourrait apporter des éléments clés sur les circonstances de l’exécution, notamment le type d’armes utilisées.
L’enquête a été confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) du Var. À ce stade, aucune interpellation n’a été effectuée, bien que des recherches continuent. La famille du gérant de l’épicerie, qui possède également un autre commerce dans les Bouches-du-Rhône, aurait mené ses affaires de manière « propre » et n’a pas de liens avec le milieu criminel, selon des sources proches du dossier.
Les autorités poursuivent leurs investigations pour démêler les fils de cette affaire complexe, où l’ombre de la DZ Mafia semble bien présente.