La Russie oppose son veto à l’idée d’un contingent de maintien de la paix européen en Ukraine

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La Russie a fermement rejeté l’idée de déployer un contingent européen en Ukraine dans le cadre d’une éventuelle paix avec Moscou. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exprimé son mécontentement concernant les propositions récentes, en particulier celles avancées par l’équipe de Donald Trump, président élu des États-Unis. Parmi ces propositions, l’une prévoyait de repousser de 20 ans l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, tout en envisageant l’introduction de forces de maintien de la paix européennes, notamment britanniques, en Ukraine.

Cette opposition russe survient alors que les discussions sur un possible cessez-le-feu prennent de l’ampleur après près de trois ans de conflit qui a causé des centaines de milliers de morts et de blessés. L’hypothèse d’un déploiement militaire européen le long de la ligne de front ukrainienne, longue de près de 1 000 kilomètres, fait partie des options étudiées par les chancelleries européennes et les États-Unis.

L’idée a été discutée lors d’un entretien entre le président français Emmanuel Macron et le président du Conseil européen Donald Tusk à Varsovie, mi-décembre. Si cette initiative inclut des pays membres de l’OTAN, certains, comme la France et le Royaume-Uni, détiennent également l’arme nucléaire, ce qui pourrait en faire des acteurs clés d’un tel déploiement.

Cependant, les autorités russes n’ont pas tardé à exprimer leur désapprobation. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a souligné que l’idée de déployer des soldats de maintien de la paix est prématurée et qu’une telle initiative pourrait nuire à la situation diplomatique.

Cette proposition s’inscrit dans un contexte où les Européens redoutent un désengagement progressif des États-Unis, surtout avec la prise de pouvoir imminente de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président élu a exprimé sa volonté d’obtenir un cessez-le-feu immédiat et a assuré qu’il pourrait conclure un accord de paix avec la Russie en 24 heures, sans toutefois détailler les modalités de son plan.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réitéré sa demande de plus de livraisons d’armes et de garanties de sécurité avant d’entamer des négociations avec Moscou. Quant à Vladimir Poutine, il continue de réclamer la capitulation de l’Ukraine, son renoncement à toute adhésion à l’OTAN, ainsi que la reconnaissance des territoires ukrainiens annexés par la Russie.

Le débat autour d’un futur déploiement militaire européen en Ukraine continue donc de diviser les acteurs internationaux, dans un contexte de guerre qui semble s’intensifier avec le temps.

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