La Russie multiplie les attaques contre la campagne de Kamala Harris

Entrevue 1

Les élections présidentielles américaines sont de nouveau la cible d’ingérences étrangères. Selon un rapport publié par Microsoft le 17 septembre 2024, des groupes liés au Kremlin ont intensifié leurs efforts pour discréditer la campagne de Kamala Harris, candidate démocrate à la présidence, en diffusant des vidéos conspirationnistes. Ces attaques soulèvent des inquiétudes croissantes concernant l’influence de la Russie sur les élections américaines.

Des vidéos virales pour discréditer Harris

Fin août, le groupe « Storm-1516 », un collectif d’influence affilié au Kremlin, a produit et diffusé deux vidéos visant à miner la crédibilité de Kamala Harris et de son colistier Tim Walz. L’une de ces vidéos montrait prétendument des partisans de Harris en train d’attaquer une personne, faussement identifiée comme participant à un rassemblement en faveur de Donald Trump. Une deuxième vidéo, également mensongère, prétendait que Kamala Harris avait été impliquée dans un accident de voiture en 2011, causant la paralysie d’une jeune fille, avant de prendre la fuite.

Ces vidéos, largement diffusées sur les réseaux sociaux, ont atteint des millions de vues, contribuant à amplifier la désinformation à l’approche de l’élection présidentielle américaine.

Microsoft souligne que cette campagne de désinformation fait partie d’une stratégie plus large visant à exploiter les faiblesses perçues chez les candidats. « Se concentrer sur la campagne Harris-Walz démontre une volonté stratégique des acteurs russes d’exploiter toute vulnérabilité perçue », a déclaré Clint Watts, directeur général du Centre d’analyse des menaces de Microsoft. Il a également mis en garde contre la possibilité que ces attaques s’intensifient à mesure que le jour de l’élection approche.

Outre Storm-1516, un autre groupe russe, « Storm-1679 », initialement actif dans des campagnes de désinformation autour des Jeux olympiques de Paris 2024, a lui aussi produit du contenu visant à discréditer Kamala Harris.

Face à ces ingérences croissantes, des géants de la technologie comme Meta ont pris des mesures pour limiter l’accès aux plateformes des groupes de désinformation russes. Le 16 septembre, Meta, propriétaire de Facebook, Instagram et WhatsApp, a interdit au groupe de médias russe Rossia Segodnia, maison-mère de RT, d’utiliser ses plateformes à travers le monde. Cette décision fait suite à des accusations de Washington selon lesquelles RT aurait utilisé des sociétés écran pour mener des campagnes d’influence sur les réseaux sociaux.

Une audition au Sénat américain sur les menaces étrangères

Le rapport de Microsoft a été publié à la veille d’une audition de la commission du renseignement du Sénat américain, axée sur les menaces étrangères à l’encontre des élections de 2024. Les autorités américaines, qui redoutent une intensification des efforts de désinformation en ligne, restent particulièrement vigilantes face à ces tentatives d’ingérence, notamment celles provenant de la Russie.

En début d’année, le ministère de la Justice avait déjà révélé une autre campagne de désinformation russe, impliquant des bots et des faux comptes sur X (anciennement Twitter), visant à polariser l’opinion publique américaine.

Thumbnail