Le 1er janvier 2025 entrera dans l’histoire de l’Union européenne comme la date de l’élargissement complet de l’espace Schengen à deux nouveaux États membres, la Bulgarie et la Roumanie. Officiellement, il s’agit d’un aboutissement logique pour ces pays qui avaient déjà rejoint l’Union en 2007. Dans la pratique, c’est un saut dans l’inconnu, voire un pas de plus vers un chaos migratoire que Bruxelles semble feindre d’ignorer.
Des frontières extérieures toujours aussi poreuses
On nous présente cet élargissement comme un progrès, un renforcement du « grand projet européen ». Or, il faut souligner le rôle jusqu’ici crucial de la Hongrie, véritable État-tampon sur la route des migrants qui tentent de gagner l’Occident par les Balkans. Avec l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace de libre circulation, la Hongrie se retrouve marginalisée. Les autorités bulgares devront désormais gérer une frontière extérieure particulièrement sensible avec la Turquie, pays clef pour le transit migratoire. Or, disons-le clairement : la Bulgarie est régulièrement pointée du doigt pour la corruption de son administration, et ce n’est pas un secret.
Les faits sont têtus : ces dernières années, la Bulgarie a été épinglée dans de multiples rapports européens pour la faiblesse du contrôle aux frontières et des pratiques douteuses chez certains officiers de douane. Si la Bulgarie elle-même n’a pas les moyens (ou la volonté) de réguler la pression migratoire, comment peut-on croire sérieusement que l’élargissement de Schengen va s’opérer sans dommage ?
Aucune mesure concrète et ferme n’a été prise pour renforcer ces nouvelles frontières orientales. Les gardes-frontières bulgares, déjà considérés comme les plus corrompus du continent, ne sont ni formés ni équipés pour jouer le rôle d’un Frontex ultra-renforcé. Au contraire, tout indique que c’est un blanc-seing accordé à ces pays pour laisser passer les flux de migrants, sans qu’aucun État européen ne s’en inquiète ouvertement. Dans ce climat d’insouciance, c’est la France qui en paiera le prix.
La Commission européenne, aveuglée par son obsession d’agrandir l’Union, préfère célébrer la « libre circulation » et le « progrès social ». On nous assure que tout est sous contrôle. Mais le Français, qui n’a guère de vision exacte du niveau de corruption en Bulgarie et en Roumanie, se verra confronté à des conséquences bien réelles : hausse des arrivées clandestines, complexification du contrôle en amont, et pression migratoire accrue sur notre territoire.
Dans cette « grande avancée européenne », il est également prévu que les ressortissants de ces pays, notamment les populations roms, bénéficient sans entrave d’un droit de libre circulation quasi illimité au sein de l’Union. Nous savons déjà, depuis l’intégration de ces États à l’UE, que certains groupes migrent de façon irrégulière à travers l’Europe, au grand dam des collectivités locales. L’absence de frontières intérieures ne fera qu’accentuer ce phénomène que ni Paris ni Bruxelles ne savent (ou ne veulent) maîtriser.
Une fuite en avant institutionnelle et un élargissement mortifère
L’Union européenne, obsédée par un agrandissement sans fin, poursuit sa fuite en avant. Plutôt que de renforcer les frontières extérieures existantes avec de véritables moyens, nos dirigeants laissent faire et espèrent que tout se passera bien. Les mêmes élites qui militent pour l’effacement des frontières célèbrent aujourd’hui la fin des contrôles avec deux États défaillants. Pour quelles conséquences ? On le sait déjà : l’immigration illégale va repartir à la hausse, de la traite d’êtres humains aux infiltrations criminelles.
Face à cet aveuglement, une évidence s’impose : si l’Europe veut éviter de sombrer, elle doit protéger ses nations de manière concrète. Cela signifie impérativement renforcer les frontières avec la Turquie, en finançant de véritables garde-frontières, efficaces et contrôlés par des États sérieux dans leurs missions régaliennes. Il est temps de mettre fin aux naïvetés bureaucratiques de Bruxelles et d’entendre la voix des peuples, qui réclament davantage de fermeté pour contrer un phénomène migratoire à la dérive.
L’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen ne va clairement pas aider à contenir l’immigration illégale. C’est un fait, observable et prévisible. Malheureusement, cette nouvelle étape confirme que l’UE ne sait pas (ou ne veut pas) tirer les leçons de ses erreurs passées, et préfère continuer cette fuite en avant qui ne sert ni la France, ni les autres nations européennes attachées à leur souveraineté et à leur sécurité.