La renaissance du musée de Damas après la chute du régime d’Assad

Entrevue 1

Le Musée national syrien de Damas a rouvert ses portes le 8 janvier 2025, un mois après sa fermeture précipitée à la veille de la chute du régime de Bachar al-Assad. Face à l’avancée des rebelles islamistes vers la capitale en décembre, les responsables du musée avaient pris la décision de barricader les lieux pour protéger une collection riche de dizaines de milliers d’objets historiques, allant des outils préhistoriques aux œuvres d’art islamique. Malgré le chaos généralisé qui avait permis le pillage de nombreuses institutions publiques, le musée est resté intact grâce à l’intervention des nouvelles autorités de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui ont déployé des combattants pour sécuriser le site.

Une préservation qui inspire l’espoir

Cette réouverture a suscité une grande émotion parmi les habitants de Damas, à commencer par Chahanda al-Baroudi, une étudiante en archéologie, qui a comparé ce moment à la tragédie vécue par le musée de Bagdad en 2003. Contrairement à la capitale irakienne, où les trésors patrimoniaux avaient été dévastés après la chute de Saddam Hussein, le musée de Damas a échappé à ce sort funeste. Le directeur des antiquités, Mohamed Nair Awad, a souligné l’importance de cette préservation pour le pays, rappelant que certaines pièces exposées datent de plus de 10 000 ans. Des visiteurs, comme Iyad Ghanem, ont profité de l’occasion pour appeler les nouvelles autorités à continuer de protéger cet héritage unique.

Un symbole de résilience culturelle

Le musée avait déjà fermé une première fois en 2012, au début de la guerre civile syrienne, avant de rouvrir en 2018 lorsque le régime d’Assad avait repris le contrôle de la majorité du territoire. Aujourd’hui, sa réouverture sous un nouveau régime pourrait symboliser un tournant dans la préservation du patrimoine en Syrie. Cette institution, véritable gardienne de l’histoire millénaire du pays, incarne la résilience culturelle dans un contexte de bouleversements politiques et sociaux, et reste un lieu d’espoir pour les habitants en quête de renouveau.

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