La récolte de blé la plus « catastrophique » depuis 40 ans, des aides exceptionnelles pour les agriculteurs à venir ?

Entrevue 1

La récolte de blé tendre en France connaît une chute historique cette année, la pire depuis 1983. Le cabinet Argus Media a annoncé mardi que la production s’établit à seulement 25,17 millions de tonnes, marquant une baisse de 27 % par rapport à l’année précédente et à la moyenne des cinq dernières années.

Les pluies excessives et répétitives du printemps ont sévèrement impacté l’agriculture française. Le ministère de l’Agriculture, qui publiera des estimations officielles vendredi, a déjà mentionné la possibilité de mettre en place des aides exceptionnelles pour soutenir les agriculteurs affectés. Dans l’Oise, la FDSEA estime que les agriculteurs de Méry-la-Bataille ont perdu entre 30 et 40 % de leur récolte.

Philippe Carlier, agriculteur à Méry-la-Bataille depuis 2017, observe avec résignation ses champs moissonnés. « Dans ces parcelles-là, on a 40 % de pertes. C’est catastrophique, mais on s’y attendait. L’excès d’eau qu’on a eu au printemps a fait mal, la fécondation s’est mal faite. Ça fait 64 000 euros de pertes. Va falloir les trouver quelque part. Heureusement, on n’est pas que céréaliers donc la trésorerie, elle est dans les hangars. Donc s’il faut vendre des vaches, on vendra des vaches », explique-t-il.

Outre la quantité, la qualité du blé est un autre facteur crucial qui influence son prix de vente. Olivier Varlet, de la FDSEA, souligne que les syndicats négocient actuellement pour éviter des pénalités sur la qualité du blé. « Nous demandons que les coopératives ne mettent pas de pénalité sur la qualité du blé, que les banques acceptent de reporter des annuités sur l’année suivante. Sans cela, certains agriculteurs pourraient ne pas s’en sortir », alerte-t-il.

Les syndicats agricoles demandent également un report des cotisations sociales et un prêt à taux zéro pour les exploitations les plus en difficulté. « Nous voulons vivre de notre travail, pas des aides », insiste Olivier Varlet, reflétant le sentiment de nombreux agriculteurs face à cette situation critique.

Face à cette crise, les syndicats agricoles ont sollicité une rencontre avec le ministre de l’Agriculture, prévue dans les prochains jours, pour discuter des mesures de soutien nécessaires. Le gouvernement devra rapidement répondre à ces préoccupations pour éviter une aggravation de la situation des agriculteurs français.

Alice Leroy

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