Le groupe de radio NRJ se retrouve au cœur d’une controverse après les révélations du média indépendant The Insider. Son franchisé russe, NRJ Russie, est accusé de diffuser des messages de propagande en faveur de l’armée russe dans la région de Donetsk, annexée illégalement par Moscou. Entre deux morceaux de musique internationale, des appels à rejoindre les rangs de l’armée de Vladimir Poutine auraient été diffusés. Face à l’indignation générale, la direction de NRJ affirme avoir découvert cette situation avec « stupéfaction » et promet une rupture immédiate du contrat avec son partenaire russe.
Un contrat sous licence avec un groupe prorusse
Présente en Russie depuis 2006, la marque NRJ y est exploitée sous licence par GPM Radio, une filiale du conglomérat Gazprom-Media, inscrit sur la liste noire des sanctions américaines. En janvier 2024, la station a étendu sa diffusion à l’est de l’Ukraine occupée, atteignant Donetsk et ses environs. The Insider affirme que les ondes de NRJ ont relayé des messages incitant la population locale à s’engager dans l’armée russe, en pleine guerre contre Kiev. Un accord signé en 2021, avant l’invasion russe, aurait permis cette exploitation, bien que NRJ assure que son contrat n’autorisait pas une telle dérive et interdisait explicitement la diffusion de tout contenu politique.
NRJ promet une rupture immédiate du contrat
Face à la polémique, NRJ a réagi en condamnant fermement ces pratiques et en annonçant avoir engagé une procédure de résiliation immédiate. Le groupe précise qu’il ne perçoit plus aucun paiement lié à cette licence depuis le début du conflit et qu’il refuse toute implication dans la propagande du Kremlin. Pourtant, la situation soulève des interrogations : bien que signé avant la guerre, ce contrat avait déjà été questionné en interne sans qu’aucune mesure ne soit prise. La station aurait-elle pu anticiper ces dérives en se désengageant plus tôt ?
Ce scandale met en lumière les risques pour les entreprises occidentales de confier leur image à des partenaires opérant sous la tutelle d’États autoritaires. Si NRJ se défend en mettant en avant son ignorance des pratiques de son franchisé russe, cette affaire illustre la nécessité pour les groupes internationaux de redoubler de vigilance quant à l’exploitation de leur marque dans des contextes géopolitiques sensibles.