Le 17 septembre 2024, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé la nomination d’Olivér Várhelyi, ancien commissaire à l’Élargissement, au poste de commissaire à la Santé et au Bien-être animal. Cette décision a suscité des réactions mitigées en Hongrie, où l’opposition considère ce portefeuille comme une humiliation pour le Premier ministre Viktor Orbán.
L’opposition hongroise voit dans cette nomination une indication claire de la marginalisation de Budapest sur la scène européenne. Csaba Molnár, eurodéputé du parti d’opposition Coalition démocratique, a déclaré sur Facebook : « Voilà où Orbán et son parti ont mené la Hongrie : zéro influence, un sujet de moquerie ». Selon lui, le portefeuille de la santé est considéré comme le moins important de la Commission et a été créé spécifiquement pour « humilier » Orbán.
En revanche, le gouvernement hongrois défend la nomination de Várhelyi, affirmant que ses précédentes responsabilités en matière d’élargissement ont été fructueuses et qu’il a démontré une solide éthique de travail. Le ministre hongrois des Affaires européennes, János Bóka, a salué le succès de Várhelyi et sa capacité à gérer un portefeuille désormais élargi.
Cependant, l’évaluation de Várhelyi en tant que commissaire est controversée. Il a été impliqué dans divers scandales durant son mandat précédent, notamment des accusations de partialité dans l’évaluation des candidatures des pays souhaitant rejoindre l’UE. De plus, il a provoqué l’indignation du Parlement européen en qualifiant ses membres d’« idiots », une remarque qu’il a tenté de minimiser par la suite.
Les auditions parlementaires pour confirmer sa nomination se tiendront dans les mois à venir, et plusieurs experts estiment qu’il sera difficile pour Várhelyi d’obtenir l’approbation du Parlement en raison de son manque d’expérience dans le domaine de la santé et de ses antécédents controversés.
L’impact de cette nomination sur les politiques de santé de l’UE reste incertain. Même si Várhelyi est confirmé, son indépendance vis-à-vis du gouvernement hongrois pourrait limiter ses actions. Les spécialistes suggèrent qu’Ursula von der Leyen a choisi ce portefeuille pour minimiser les risques, espérant que les enjeux de santé ne deviendront pas un sujet de confrontation majeure.
Dans ce contexte, l’avenir des politiques de santé de l’UE pourrait rester inchangé, les responsables hongrois étant davantage orientés vers la préservation des compétences nationales en matière de santé.