La NASA a annoncé qu’elle pourrait collaborer avec SpaceX et Blue Origin, les entreprises des milliardaires Elon Musk et Jeff Bezos, pour ramener sur Terre des échantillons de roches martiennes. Cette décision intervient face à une explosion des coûts et des délais liés à cette mission ambitieuse. Initialement prévue pour 2030, la date de retour des échantillons a été repoussée à une fenêtre estimée entre 2035 et 2039, selon Bill Nelson, administrateur de la NASA.
Deux options sont à l’étude pour la première étape de la mission, qui consiste à acheminer un engin spatial capable de récupérer les échantillons sur Mars. L’une repose sur la collaboration avec un acteur privé, tandis que l’autre envisage l’utilisation d’un système déjà développé par la NASA. Une décision sur le choix final devrait être prise d’ici 2026.
Ces nouvelles approches pourraient également permettre des économies substantielles. Alors que les coûts initiaux de la mission avaient été estimés à 11 milliards de dollars en 2024, les projections actuelles se situent entre 5,8 et 7,7 milliards de dollars. Cette réduction budgétaire est cruciale dans un contexte de contraintes financières croissantes pour l’agence spatiale.
Le rover Perseverance, qui explore Mars depuis 2021, a déjà collecté une trentaine d’échantillons de roches en quête de traces de vie microbienne ancienne. Ces échantillons seront récupérés par un module martien qui les lancera en orbite pour être interceptés par un vaisseau de l’Agence spatiale européenne (ESA), responsable de leur retour sur Terre.
La pression monte également face à la Chine, qui ambitionne de lancer une mission similaire dès 2028. Si elle réussit, elle pourrait devancer les États-Unis en devenant le premier pays à ramener des échantillons martiens.
Ce repositionnement stratégique illustre les défis techniques et financiers liés à l’exploration de Mars, mais aussi l’importance croissante de la collaboration entre agences publiques et acteurs privés dans le domaine spatial.