En 2024, les revenus de la musique enregistrée ont atteint un niveau historique, selon le dernier rapport de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) publié le 19 mars. Le chiffre d’affaires du secteur a progressé de 4,8 % pour atteindre 29,6 milliards de dollars (27,2 milliards d’euros), porté essentiellement par l’essor des abonnements au streaming musical, qui représentent désormais 69 % du total mondial, soit 20,4 milliards de dollars. Des plateformes comme Spotify et Apple Music confirment leur rôle central dans la croissance continue d’un marché en hausse pour la dixième année consécutive.
La popstar Taylor Swift, déjà incontournable, a été désignée artiste la plus écoutée au monde pour l’année 2024, selon l’IFPI. Le classement des titres les plus diffusés est dominé par « Beautiful Things » de Benson Boone (2,11 milliards d’écoutes), suivi de « Espresso » de Sabrina Carpenter (1,79 milliard) et « Lose Control » de Teddy Swims (1,7 milliard). Parallèlement, les ventes de CD ont reculé de 3,1 %, tandis que celles de vinyles poursuivent leur renaissance, progressant de 4,6 % pour la 18e année consécutive. Les marchés les plus importants restent les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni, mais les régions enregistrant les plus fortes hausses sont le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (+22,8 %), l’Afrique subsaharienne (+22,6 %) et l’Amérique latine (+22,5 %).
Malgré ces résultats prometteurs, l’IFPI alerte sur les défis posés par l’intelligence artificielle générative. Victoria Oakley, directrice générale de l’organisation, a exprimé ses inquiétudes concernant l’utilisation de musique protégée par le droit d’auteur pour entraîner des modèles d’IA sans autorisation. Selon elle, si l’IA peut générer des opportunités créatives, elle constitue aussi « une menace bien réelle » pour les ayants droit, appelant à une régulation renforcée pour préserver l’intégrité de la création musicale.