Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, a évoqué mardi une mesure visant à taxer les retraités percevant des pensions supérieures à 2000 ou 2500 euros mensuels pour financer la branche autonomie de la Sécurité sociale. Cette proposition, encore à l’état de réflexion, pourrait générer entre 500 et 800 millions d’euros par an et s’ajouter à d’autres mesures discutées, comme l’idée de travailler sept heures de plus par an sans rémunération.
Selon la ministre, la charge de financement de la protection sociale repose aujourd’hui de manière disproportionnée sur les travailleurs et les entreprises. Elle préconise une meilleure répartition, intégrant une « solidarité entre les aînés » pour ceux « qui peuvent se le permettre ». Cette taxe viserait jusqu’à 40 % des retraités, selon ses estimations.
Le besoin de financement pour la branche autonomie, destinée notamment au maintien à domicile des personnes âgées, est évalué à 2,5 milliards d’euros en année pleine. Outre la taxation des pensions élevées, le Sénat a déjà voté en novembre une proposition de travailler davantage sans rémunération, une piste également soutenue par la ministre et qui pourrait permettre d’atteindre cet objectif.
Ces propositions suscitent des réactions contrastées. La gauche critique vivement ces mesures, les qualifiant d’attaques contre les classes moyennes et ouvrières. Des voix appellent à un rééquilibrage, en impliquant également les revenus financiers et les dividendes dans l’effort de solidarité. Ces débats promettent d’être vifs lorsque ces propositions seront portées devant l’Assemblée nationale.