Après l’annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale, les élections législatives anticipées en France semblent être l’occasion d’une réflexion approfondie sur les alliances politiques et les stratégies des différents partis. La majorité présidentielle a annoncé ne pas présenter de candidats face aux députés sortants faisant partie de ce qu’elle nomme « l’arc républicain », incluant à la fois des membres des Républicains (LR) et des membres du Parti socialiste. Cette annonce suscite interrogations et discussions sur la scène politique.
Cette démarche peut être interprétée comme un geste en faveur d’une coalition centrale et centriste. En effet, elle ouvre la voie à des alliances potentielles entre Renaissance-Modem-Horizons et le Parti socialiste ainsi que les Républicains. La performance de Raphaël Glucksmann, ouvertement anti-LFI et tête de liste du Parti socialiste et de Place Publique, qui a obtenu la troisième place lors des élections européennes, semble renforcer cette perspective. Cela pourrait également signifier la fin des espoirs d’une alliance entre le Parti socialiste et La France Insoumise. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, semble plutôt se positionner vers une nouvelle alliance de la NUPES.
Quant aux LR, ils ont ce soir plusieurs options. Outre l’offre de la Macronie, qui, en ne présentant pas de candidats face aux députés LR sortants, laisse place à une rumeur persistante depuis plusieurs semaines, un pacte de gouvernement qui ne dit pas son nom. C’est d’ailleurs la position de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, qui plaide pour cette option depuis longtemps. Eric Zemmour a également tendu la main à une large alliance avec son parti Reconquête, le RN, Debout la France, mais aussi avec les Républicains.
Cependant, cette décision n’est pas sans controverse. Certains y voient une tentative macronienne de reformer une sorte d’UMPS (Union pour un Mouvement Populaire – Parti Socialiste). D’autres soulignent que cela pourrait également être une stratégie visant à assurer une majorité parlementaire alternative pour éviter l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National, qui ce soir doublement vainqueur avec ces élections européennes et cette revendication de dissolution de l’Assemblée nationale depuis plusieurs semaines qui devient ce soir réalité.
Le premier tour des élections législatives aura lieu le 30 juin, soit dans 21 jours. La campagne sera très courte et rude. Dans tous les cas, l’avenir politique de la France dépendra largement des négociations futures entre les différents partis et des alliances, et va se structurer dans les prochaines heures.