Après des mois de controverses et d’hésitations sur son emplacement, la Maison des mondes africains (MansA) a trouvé son lieu d’accueil à Paris. Ce centre culturel, voulu par Emmanuel Macron et inspiré par les travaux du penseur camerounais Achille Mbembe, s’installera dans un ancien atelier du 10ᵉ arrondissement. Initialement pressentie pour occuper des locaux au sein de la Monnaie de Paris, la MansA avait suscité une levée de boucliers de la part des salariés et d’une partie du monde politique. Son ouverture est prévue en deux étapes : une première mise en activité en juin 2025, avant une inauguration complète en septembre.
Pensée comme un espace de rencontre et de création pour la culture africaine et ses diasporas, la MansA ambitionne de devenir un « QG permanent » dédié aux artistes, intellectuels et créateurs du continent. Sa mission est de donner plus de visibilité aux expressions artistiques africaines, tout en favorisant les échanges culturels en France. Toutefois, selon Liz Gomis, la directrice du projet, cette installation est une première étape. L’objectif à long terme reste d’obtenir un espace plus vaste, à l’image de l’Institut du Monde Arabe, et de garantir un budget pérenne pour le fonctionnement du centre.
Ce projet, qui a connu de nombreux obstacles, illustre les tensions qui peuvent émerger autour des politiques culturelles liées à l’Afrique en France. Son implantation à la Monnaie de Paris avait provoqué des réactions hostiles de certains députés du Rassemblement National et suscité des inquiétudes quant à l’avenir du musée de l’institution monétaire. Finalement, l’ouverture de la MansA dans le 10ᵉ arrondissement marque une avancée importante, mais laisse encore en suspens la question de son avenir à long terme et de son financement.