La lutte de Jean-Michel Blanquer contre l’islamisme sans céder aux accusation d’islamophobie
Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale, a abordé dans son nouvel ouvrage La Citadelle plusieurs questions cruciales liées à la laïcité, à l’islamisme et à la perception de l’islamophobie au sein de la majorité. Il s’y décrit comme une « cible » au sein de son propre camp politique pour avoir pris des positions fermes sur ces sujets.
Blanquer explique que ses déclarations et actions visant à combattre l’islamisme radical ont souvent été interprétées comme un signe d’« islamophobie » par certains membres de la majorité. Il souligne un manque de soutien politique clair de la part de ses collègues, en particulier du président Emmanuel Macron, qu’il estime ne pas avoir tenu une ligne suffisamment ferme sur ces questions après son discours des Mureaux en 2020, dans lequel Macron avait esquissé une stratégie de renforcement des principes républicains.
Blanquer regrette également la montée du communautarisme et du radicalisme islamiste, en particulier dans les écoles, citant les cas des élèves voulant changer de nom ou d’apparence en raison de pressions identitaires. Pour Blanquer, l’affaire Samuel Paty, tragédie qui a marqué la France, n’est pas seulement une défaillance de l’institution scolaire, mais aussi une preuve que la société dans son ensemble n’est pas suffisamment armée pour faire face à l’islamisme. Il dénonce la culture du « pas de vague » dans certaines institutions, mais défend également les actions menées sous son mandat, comme la création du Conseil des sages de la laïcité.
Sur la question du voile et des tenues religieuses, Blanquer rappelle avoir pris des positions claires, notamment en affirmant que le voile n’était « pas souhaitable ». Il critique par ailleurs le ministre actuel, Gabriel Attal, qui, selon lui, appartenait auparavant à un courant de la majorité plus complaisant vis-à-vis de ces questions. Attal, dit-il, n’avait pas soutenu ses positions à l’époque, mais s’est plus tard rallié à une ligne ferme en interdisant l’abaya dans les écoles, décision que Blanquer approuve tout en regrettant que cela soit arrivé trop tard.
Au cœur des réflexions de Blanquer se trouve l’idée que la lutte contre l’islamisme ne doit pas être confondue avec une opposition à l’islam ou avec une quelconque forme de xénophobie. Il insiste sur la nécessité de défendre les principes républicains tout en combattant les dérives radicales, une distinction qui, selon lui, a été mal comprise et mal appliquée dans le débat public.