La loi de programmation militaire promulguée il y a un an est déjà en grand danger

Entrevue 1

La situation financière de la France rend incertain l’avenir de la Loi de Programmation Militaire (LPM). Samedi soir, lors de son allocution aux armées, Emmanuel Macron a évoqué un « ajustement » du budget de défense en 2025, précisant qu’il s’agissait d’un ajustement et non d’une remise à plat. Pourtant, cette annonce inquiète, car la LPM, promulguée en août 2023, visait une hausse continue du budget des armées sur la période 2024-2030.

Défis Budgétaires Majeurs

La LPM prévoit une augmentation du budget des armées de 47,2 à 67,4 milliards d’euros entre 2024 et 2030. Cependant, avec une situation financière délicate, notamment une dette publique dont le coût atteindra 57 milliards d’euros en 2024, ces objectifs semblent de plus en plus difficiles à atteindre. Les arbitrages budgétaires à venir pourraient remettre en question cette trajectoire haussière, conduisant à des décisions de ralentissement, de stabilisation, voire de réduction du budget de défense.

Priorités en Tension

Le dilemme auquel le prochain gouvernement devra faire face est clair : augmenter les dépenses sociales ou les dépenses régaliennes ? Depuis les années 1950, les dépenses de protection sociale ont constamment augmenté, atteignant plus de 30% du PIB en 2022, tandis que les dépenses de défense ont diminué, passant de 5,4% du PIB en 1960 à 1,78% en 2015. Malgré une légère remontée à 2,04% du PIB en 2024, la France pourrait voir ses capacités de défense compromises si des ajustements budgétaires majeurs sont effectués.

Conséquences pour la Défense Nationale

Les arbitrages budgétaires à venir pourraient entraîner un véritable choc au sein du ministère des Armées. Le maintien du modèle complet d’armée, doté de l’arme nucléaire, pourrait être menacé, conduisant à un déclassement de la France parmi ses alliés. Les exemples de réduction des équipements militaires, tels que la flotte de Rafale ou les frégates de premier rang, illustrent les défis auxquels la défense nationale pourrait être confrontée. La France risque de perdre son statut de force d’appoint majeure dans les coalitions internationales, devenant un partenaire de troisième ou quatrième rang.

Le futur gouvernement devra donc naviguer entre les impératifs budgétaires et les besoins stratégiques, en espérant trouver un équilibre qui préserve la sécurité et l’influence internationale de la France.

Hector M.

Thumbnail