L’Iran a confirmé, lundi 30 décembre, l’arrestation de Cecilia Sala, journaliste italienne de 29 ans, survenue le 19 décembre à Téhéran. Les autorités affirment qu’elle aurait « enfreint les lois » du pays lors d’un séjour professionnel avec un visa journalistique, sans préciser la nature exacte de l’infraction. La journaliste, connue pour ses reportages dans des zones de conflit, réalisait un podcast sur Zeinab Musavi, une comédienne condamnée à deux ans de prison pour ses vidéos satiriques.
Cecilia Sala est actuellement détenue à l’isolement dans la prison d’Evin, à Téhéran, où sont incarcérés de nombreux dissidents politiques. Selon plusieurs sources, cette arrestation pourrait être liée à celle, en Italie quelques jours plus tôt, d’un homme d’affaires suisso-iranien accusé de trafic d’armes. Rome, par la voix de la Première ministre Giorgia Meloni, a dénoncé une situation « inacceptable » et appelé à sa libération immédiate.
L’ambassade italienne suit de près l’affaire, et l’ambassadrice à Téhéran a pu rencontrer la journaliste pour s’assurer de ses conditions de détention. Le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a indiqué que des négociations diplomatiques étaient en cours pour obtenir une issue favorable.
Reporters sans frontières (RSF) a qualifié cette arrestation de « détention arbitraire » et demandé la libération immédiate de Cecilia Sala. L’organisation rappelle que l’Iran figure parmi les derniers au classement mondial de la liberté de la presse, occupant la 176e place sur 180.
Le quotidien Il Foglio, pour lequel travaille également la journaliste, a souligné son engagement à documenter un pays où l’information est systématiquement réprimée. « Le journalisme n’est pas un crime », a écrit son directeur dans un éditorial, appelant à la mobilisation internationale pour la libération de Cecilia Sala.