La Géorgie ordonne un recomptage manuel pour la présidentielle, Donald Trump en ligne de mire

21 septembre, 2024 / Entrevue

Le 20 septembre 2024, la commission électorale de Géorgie a voté l’adoption d’un nouveau règlement imposant un comptage manuel des bulletins de vote pour l’élection présidentielle du 5 novembre. Cette décision survient dans un climat de méfiance électorale, marqué par les contestations de Donald Trump en 2020, lorsque l’écart avec Joe Biden n’était que de 12 000 voix.

Trump, à nouveau candidat à la présidence, n’a jamais reconnu sa défaite en Géorgie, un État qu’il avait perdu de peu, et avait à l’époque exigé plusieurs recomptages, sans pour autant fournir de preuves de fraude. Le nouveau règlement impose un double comptage : manuel en complément de celui réalisé par les machines. Cela pourrait retarder la publication des résultats, faisant de cette mesure un sujet de controverse.

Le texte a été approuvé par trois voix contre deux, grâce aux soutiens républicains au sein de la commission. L’objectif affiché est d’assurer un décompte « sûr, transparent et exact », bien que certains redoutent que cela ne génère confusion et erreurs. Les critiques, notamment les démocrates, estiment que cette mesure pourrait favoriser Trump et compliquer le processus électoral.

John Fervier, président de la commission électorale, a signalé que cette décision allait à l’encontre des recommandations de leur conseiller juridique. De plus, de nombreux responsables locaux chargés de l’organisation des votes ont exprimé leur opposition.

Saira Draper, élue démocrate à la Chambre des représentants de Géorgie, a vivement dénoncé cette initiative, y voyant une tentative de « semer le chaos ». Selon elle, les assesseurs manqueront de temps et de ressources pour mettre en place efficacement ce comptage manuel, augmentant ainsi les risques d’erreurs humaines.

Cette décision intervient alors que Donald Trump a été inculpé l’an dernier pour tentatives illégales visant à renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 en Géorgie, après avoir demandé à un haut responsable local de « trouver » les voix nécessaires pour renverser l’issue du scrutin.