La gauche en colère après la réélection de Yaël Braun-Pivet

19 juillet, 2024 / Entrevue

La réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale, ce jeudi 18 juillet, a suscité une vive indignation au sein des rangs de la gauche. Arrivée en tête avec 220 voix, Braun-Pivet (Renaissance) a devancé le candidat du Nouveau Front populaire (NFP), André Chassaigne (207 voix), et celui du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu (141 voix). Les figures de la gauche dénoncent un scrutin entaché de manœuvres politiques et d’accords secrets, pointant du doigt ce qu’ils considèrent comme un « déni de démocratie ».

Accusations de « vote volé »

André Chassaigne, candidat du NFP, a vivement critiqué l’issue du vote, accusant les Républicains d’avoir orchestré une alliance avec le camp présidentiel pour assurer la victoire de Braun-Pivet. « Que certains se déclarent aujourd’hui dans l’opposition de l’Assemblée, non seulement, c’est malsain, mais je dirai que c’est nauséabond », a-t-il déclaré. Chassaigne a évoqué un « vote volé » par une « alliance contre-nature » qui, selon lui, trahit la volonté des électeurs.

Réactions des leaders de gauche

François Ruffin, député du NFP, a exprimé sa frustration sur les réseaux sociaux, qualifiant la réélection de Braun-Pivet de « défaite pour notre Assemblée et pour la démocratie ». Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a dénoncé « un accord secret avec LR » pour assurer la réélection de la présidente sortante. Faure a fustigé la candidate macroniste, soulignant qu’elle retrouve le perchoir après trois défaites électorales successives.

Mathilde Panot, chef de file des députés insoumis, a également critiqué sévèrement le processus électoral, accusant le camp présidentiel de « magouilles » et de « vote volé ». Elle a particulièrement pointé du doigt les 17 voix des ministres-députés, qui ont participé au vote après leur démission acceptée par Emmanuel Macron. Panot a déclaré que la réélection de Braun-Pivet résonne comme une « victoire qui résonne comme un échec » et un « signal terrible pour la démocratie ».

Critiques sur la légitimité du vote

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, a rejoint le chœur des critiques en dénonçant un « coup de force » orchestré par une « clique prête à tout pour garder tous les pouvoirs ». Il a qualifié la participation des ministres-députés au vote de « vote illicite », affirmant que cela met en cause le système démocratique tout entier.

Perspectives pour la gauche

Malgré la colère et les accusations, les figures de la gauche cherchent à se mobiliser pour l’avenir. Sandrine Rousseau, députée écologiste, a brièvement commenté la situation, soulignant le paradoxe d’un candidat arrivé troisième qui conserve le perchoir. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a exprimé sa détermination en affirmant que « tout continue pour Matignon ».

La réélection de Yaël Braun-Pivet, malgré l’absence d’une majorité claire à l’Assemblée, reflète les profondes divisions politiques actuelles. La gauche, bien que fragmentée, s’unit dans sa critique du camp présidentiel, dénonçant des manœuvres politiques qui, selon elle, trahissent la volonté populaire.