Depuis le 12 décembre, la Gaîté Lyrique, espace culturel emblématique du 3e arrondissement de Paris, est occupée par plus de 300 mineurs isolés sans-abri. Majoritairement venus d’Afrique subsaharienne, ces jeunes cherchent refuge face à des températures hivernales glaçantes. Soutenus par des associations, ils espèrent que cette occupation forcera les pouvoirs publics à réagir. La directrice du lieu, Juliette Donadieu, a déclaré sur France Bleu Paris que le site « n’est pas équipé pour accueillir autant de personnes », tout en affirmant que leur revendication d’un toit est « légitime ». L’établissement, qui refuse de les expulser dans la rue, alerte sur l’absence de réponse des autorités compétentes.
L’occupation perturbe lourdement la programmation de la salle, avec des annulations d’événements comme le festival « Marathon ! » et un concert immersif en partenariat avec Radio France. Ces pertes économiques mettent en péril l’avenir de la Gaîté Lyrique et ses 60 emplois. « Les conséquences économiques sont immenses. Nous n’avons aucune visibilité sur notre capacité à maintenir le lieu », a ajouté Juliette Donadieu dans un communiqué. Malgré tout, la salle reste partiellement ouverte au public.
La mairie de Paris, par la voix de Léa Filoche, adjointe en charge de l’hébergement d’urgence, a souligné que cette responsabilité incombe à l’État. Tout en se déclarant prête à coopérer, elle dénonce un « manque de soutien et de réponses concrètes ». En attendant, des distributions alimentaires et des services de base sont assurés à proximité. Cette situation met en lumière les failles criantes du système d’accueil des mineurs isolés