La France Insoumise prépare sa demande de destitution présidentielle

28 août, 2024 / Entrevue

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI), a déclaré lors de son passage sur Europe 1 et CNews ce mercredi que son groupe parlementaire déposerait une demande de destitution contre le président Emmanuel Macron dans les jours à venir. Cette procédure, strictement encadrée par l’article 68 de la Constitution française, ne peut être initiée que pour un « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».

L’annonce intervient dans un contexte de tensions politiques accrues, notamment après le refus du président Macron de nommer Lucie Castets de LFI à la tête du gouvernement suivant la victoire du Nouveau Front populaire (NFP) aux élections législatives. Bompard a accusé le président de « s’asseoir sur le résultat des législatives » et de perpétrer un « coup de force antidémocratique ». Il a souligné la nécessité d’aider Macron à quitter ses fonctions, celui-ci n’ayant pas l’intention de le faire de son plein gré.

En outre, la situation au sein du Parti Socialiste (PS) a également été évoquée. Le PS est en proie à des divisions internes, certains courants minoritaires ayant contesté la décision de censurer systématiquement un gouvernement non issu du NFP. Bompard a clarifié que ces dissensions concernaient le PS et non le NFP, affirmant que le front continue d’avancer uni.

Cette démarche nécessitera l’approbation du bureau et de la commission des lois de l’Assemblée nationale, puis un vote favorable d’au moins deux tiers des membres des deux chambres du Parlement, réunies en Haute Cour. Bien que LFI ait suffisamment de députés pour rassembler les 58 signatures nécessaires à la motion, l’issue du vote reste incertaine, surtout compte tenu des réticences déjà exprimées par d’autres membres du NFP.

La stratégie de LFI s’articule autour de trois axes : censure, mobilisation, et destitution. Bompard a également exhorté les membres de son parti et les sympathisants à se joindre aux manifestations étudiantes et lycéennes prévues le 7 septembre, intensifiant ainsi la pression sur le gouvernement actuel.