La France insoumise et Les Républicains vont saisir l’Arcom après l’allocution d’Emmanuel Macron sur TF1 et France 2

03 juin, 2024 / Radouan Kourak

La polémique enfle à l’approche des élections européennes. Ce dimanche, Emmanuel Macron a annoncé qu’il s’adressera aux Français jeudi à 20h sur TF1 et France 2, soit à trois jours du scrutin prévu pour dimanche prochain et à la veille de la clôture officielle de la campagne, vendredi à minuit.

Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise (LFI) aux élections européennes, a réagi avec indignation sur RTL ce lundi. « C’est quand même gênant, juste avant la clôture d’une campagne pour les élections européennes, il va avoir droit au prime time de TF1 et France 2, » a-t-elle déclaré. En conséquence, LFI a annoncé son intention de saisir l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, afin que le temps d’antenne de Macron soit décompté du temps de campagne de Valérie Hayer, candidate de la liste Renaissance.

Les Républicains (LR) ont également fait part de leur mécontentement. Dès dimanche, le président du parti, Eric Ciotti, a annoncé sur X (anciennement Twitter) qu’ils allaient saisir l’Arcom pour exiger que l’opposition bénéficie d’un temps de parole équivalent à celui du Président. Olivier Faure, président du Parti Socialiste (PS), a critiqué cette prise de parole, estimant que Macron profiterait de cette occasion pour faire campagne sans contradicteur à un moment crucial où plus personne ne pourra lui répondre.

TF1 et France 2 ont précisé que cette intervention en direct depuis Caen se tiendra à l’occasion des commémorations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, auxquelles participera Emmanuel Macron. Le Président abordera également l’actualité internationale, notamment les situations en Ukraine et à Gaza.

Cette situation rappelle un précédent : le discours de Macron à la Sorbonne le 25 avril avait été intégralement décompté de son temps de parole, car il avait été considéré comme un soutien à Valérie Hayer. L’Arcom avait alors jugé que ce discours relevait de la campagne électorale.

Les regards sont désormais tournés vers l’Arcom, qui devra trancher sur cette nouvelle saisine et déterminer si cette intervention présidentielle doit à nouveau être comptabilisée dans le cadre de la campagne électorale en cours.