La France a officiellement lancé, samedi 30 novembre, la remise de 3 500 artefacts archéologiques à l’Éthiopie, conservés depuis les années 1980 pour des études scientifiques. Lors d’une cérémonie symbolique à Addis-Abeba, Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a remis deux bifaces et un chopper préhistoriques au ministre éthiopien du Tourisme, Selamawit Kassa. Ces objets proviennent des fouilles menées sur le site préhistorique de Melka Kunture, situé près de la capitale éthiopienne, sous la direction du chercheur français Jean Chavaillon, décédé depuis. L’intégralité des objets, datant d’un à deux millions d’années, sera officiellement transférée à l’Autorité du patrimoine éthiopien le mardi suivant.
Un geste de coopération patrimoniale et scientifique
Ces artefacts, envoyés en France avec l’accord de l’Éthiopie pour des analyses, n’avaient jamais été intégrés aux collections publiques françaises, comme l’a précisé Laurent Serrano, conseiller culturel à l’ambassade de France. Leur retour marque une nouvelle étape dans la collaboration de longue date entre les deux pays, axée sur l’archéologie et la paléontologie. En parallèle, Jean-Noël Barrot a annoncé un nouveau projet baptisé « Sustainable Heritage in Ethiopia », visant à valoriser les sites historiques grâce à la coopération entre chercheurs, autorités locales et communautés. Ce programme bénéficiera d’un financement français de sept millions d’euros, s’ajoutant aux trois millions déjà alloués pour la préservation de Lalibela, célèbre pour ses églises taillées dans la roche.
Un engagement pour le patrimoine mondial
Depuis deux ans, la France soutient également la rénovation du Palais national éthiopien, transformé en musée, avec un investissement de 25 millions d’euros. La restitution des objets de Melka Kunture illustre une volonté de renforcer les liens culturels et de promouvoir un partage équitable des trésors patrimoniaux. Ce geste symbolique vient rappeler l’importance de préserver et de valoriser les richesses archéologiques pour le bénéfice des générations futures.