La dissolution récente de l’Assemblée nationale en France a non seulement bouleversé l’ordre politique établi, mais elle a également marqué un changement radical dans la temporalité des décisions politiques. Après sept années sous l’égide d’un président « en marche », symbolisant la rapidité des réformes et la volonté de dépasser les conventions politiques anciennes, les années 2022-2023 ont été dominées par l’utilisation du 49.3 pour contourner une majorité parlementaire trop étroite.
Tant Emmanuel Macron que les macronistes, comme Gabriel Attal, étaient réputés pour leur empressement, symbolisé par des discours rapides et des agendas chargés visant des réformes sociales ambitieuses et des économies budgétaires substantielles. Cependant, la dissolution a mis fin brusquement à cette course effrénée.
La campagne électorale qui a suivi a été la plus courte de l’histoire récente, condensant en trois semaines une recomposition politique qui aurait normalement pris trois ans. Depuis le scrutin, une atmosphère de stagnation s’est installée, marquée par une pause estivale tranquille, même si aucune mesure d’urgence n’est actuellement en place.
Cette inaction, impensable il y a seulement un mois, est maintenant perçue non pas comme une faiblesse mais comme une forme de sagesse politique. Les critiques fusent, notamment du Nouveau Front Populaire, dénonçant un immobilisme qui favoriserait un statu quo indésirable. Pourtant, cette pause semble être acceptée avec une certaine résignation par les autres factions politiques, tel que le souligne Gérard Larcher.
Cet intermède politique force à réfléchir sur les leçons à tirer de cette pause forcée. La question se pose : la France ne pouvait-elle vraiment plus attendre pour être réformée, ou bien y avait-il une autre voie à suivre ? L’horloge politique idéale reste indécise : celle du président pressé comme Nicolas Sarkozy, ou celle d’une prudence politique incarnée par la maxime de « l’absence de décision résolvant tout » de Pierre Queuille.
Dans ce contexte, l’été semble s’étirer sans réelle activité politique structurée, alors que les préparatifs pour les Jeux olympiques se déroulent paisiblement. Pourtant, la nécessité de s’engager sérieusement se fait de plus en plus pressante, surtout face aux enjeux budgétaires et aux réformes en attente.
En conclusion, cette période d’attente forcée pourrait bien être le calme avant la tempête. Les leaders politiques doivent saisir cette opportunité pour écrire une nouvelle page de l’histoire politique française, avant que la rentrée ne ramène les véritables défis à la surface.