Climat de tension au Palais-Bourbon. La députée du Maine-et-Loire, Stella Dupont, issue de l’aile gauche de la macronie, a annoncé ce mercredi 2 octobre sa démission du groupe Ensemble pour la République. Cette décision, motivée par des divergences de fond avec la ligne politique du gouvernement de Michel Barnier, intervient alors que la formation présidée par Gabriel Attal voit son effectif fondre, enregistrant ainsi son quatrième départ en un mois, pour ne compter désormais que 95 députés.
Dans un entretien avec Le Parisien, Stella Dupont a exprimé son malaise face à la composition de la majorité relative, notamment en raison de la présence d’élus issus des rangs des Républicains, dont les valeurs sont en décalage avec les siennes. « En tant que femme de centre gauche, je ne peux soutenir ce gouvernement », a-t-elle déclaré. Elle a également fustigé la direction que prend le gouvernement sur la justice fiscale, en rappelant son soutien à l’idée d’une taxe sur les superprofits, proposition qui n’a jamais reçu l’aval du groupe.
Mais au-delà de ces divergences économiques, Stella Dupont pointe du doigt l’ambiguïté entretenue par le Premier ministre Michel Barnier vis-à-vis du Rassemblement national. En réaction au recadrage d’Antoine Armand, ministre de l’Économie, pour avoir affirmé vouloir travailler avec les forces de l’arc républicain tout en excluant le RN, Dupont déplore un « deux poids, deux mesures ». Elle s’indigne du fait que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’ait pas été rappelé à l’ordre après ses déclarations controversées sur l’État de droit, qu’il juge « non intangible ». « J’ai toujours combattu ces positions des droites extrêmes », a-t-elle affirmé.
Sur le plan fiscal, la députée n’a jamais caché ses désaccords avec la ligne d’Ensemble pour la République. Son appel à davantage de justice fiscale, notamment à travers une contribution accrue des plus aisés, s’oppose à la politique défendue par Gabriel Attal. Elle rejoint ainsi les députés non inscrits, tout en espérant l’émergence prochaine d’un groupe social-démocrate à l’Assemblée nationale.
Ce départ souligne une nouvelle fracture au sein de la majorité, alors que le gouvernement de Michel Barnier peine à fédérer une majorité claire sur des sujets aussi sensibles que l’immigration et la justice sociale.