La députée Christine Engrand (RN) accusée d’utiliser des fonds publics pour la garde de ses chiens
Christine Engrand, députée du Rassemblement National (RN) du Pas-de-Calais, fait face à de graves accusations concernant l’utilisation abusive des fonds publics mis à sa disposition. Selon une enquête menée par Mediapart, Engrand aurait détourné plusieurs dizaines de milliers d’euros de son enveloppe parlementaire pour financer des dépenses personnelles. Parmi les faits reprochés, l’élue aurait utilisé ces fonds pour payer la pension de ses deux chiens, Smoothie et Chouchou, ainsi que pour s’inscrire sur un site de rencontres et régler les frais d’obsèques de sa mère.
Des dépenses injustifiées
L’enquête révèle que la députée aurait réglé 27 euros par jour pour la garde de ses chiens, accumulant ainsi une facture de plusieurs milliers d’euros entre 2022 et 2023. En plus de cela, Engrand aurait également utilisé l’argent public pour un abonnement à un site de rencontres, à hauteur de 39,99 euros par mois, et pour payer les frais funéraires de sa mère, s’élevant à près de 6 000 euros.
Interrogée par Mediapart, Christine Engrand a d’abord nié ces accusations avant d’admettre des « erreurs » dans l’utilisation de ses fonds, expliquant qu’elle se serait « emmêlée les pinceaux » entre ses cartes bancaires personnelles et professionnelles. Elle soutient également avoir reçu une confirmation orale de l’ancien déontologue de l’Assemblée selon laquelle le gardiennage des animaux pouvait être couvert par l’enveloppe de frais de mandat, une affirmation pourtant contraire aux règles en vigueur.
Des remboursements tardifs
Engrand a affirmé avoir régularisé la situation après s’être aperçue des erreurs, remboursant les sommes litigieuses. Cependant, les détails des remboursements, tels que les dates exactes ou les factures concernées, restent flous. Selon les estimations, les dépenses personnelles d’Engrand prises en charge par les fonds publics dépasseraient les 10 000 euros.
La députée, qui perçoit un revenu confortable combinant son indemnité parlementaire (7 637 euros bruts) et son traitement de conseillère régionale, s’est néanmoins plainte de la « faible » enveloppe de frais de mandat mise à sa disposition. Elle a même déclaré : « L’enveloppe qu’on nous donne, je trouve qu’elle est très très short, c’est pas du tout rentable. »
Ce scandale jette une ombre sur le RN, déjà confronté à d’autres affaires similaires. Malgré ces révélations, le parti a renouvelé sa confiance à Christine Engrand après la dissolution de l’Assemblée, une décision qui ne manque pas de faire polémique au sein de l’opinion publique.