Alors que la France attend de connaître l’identité de son prochain Premier ministre, les spéculations vont bon train. Emmanuel Macron, lors de son interview récente sur France 2, a souligné que la priorité était de dégager une majorité à l’Assemblée nationale. Ce commentaire met en lumière l’incertitude entourant le choix du futur chef du gouvernement, surtout après les résultats des dernières législatives.
Bien que la gauche, menée par le Nouveau Front Populaire (NFP), ait remporté la majorité des sièges, elle reste minoritaire en termes de voix. Cela complique la tradition républicaine qui voudrait que le résultat des législatives détermine le choix du Premier ministre. Cependant, l’entourage du président Macron insiste sur le fait que tradition ne rime pas avec obligation.
Les sources proches de l’Élysée sont convaincues que le futur Premier ministre ne proviendra pas de la majorité présidentielle. Le terme « défaite », utilisé par Macron, serait un indice du désir d’alternance exprimé par les Français. Cela suggère l’éventualité d’une « cohabitation soft », excluant ainsi une personnalité du NFP ou de la droite républicaine de Laurent Wauquiez, qui a déjà averti ses troupes contre toute défection.
Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, s’est positionné comme un candidat potentiel pour une cohabitation avec un Premier ministre de droite. Bien que son profil soit jugé approprié pour Matignon, son ambition politique pourrait être un obstacle. Parallèlement, des personnalités comme Michel Barnier, qui est perçu comme consensuel et rassurant, voient leur cote monter parmi les macronistes. Bernard Cazeneuve est également mentionné comme une option possible.
Actuellement, Emmanuel Macron semble plus préoccupé par la temporalité du processus que par un nom précis. En privé, il insiste sur l’importance de ne pas prévoir une nouvelle dissolution avant 2027, souhaitant ainsi garantir la stabilité nécessaire pour une coalition gouvernementale efficace. L’idée d’introduire la proportionnelle intégrale refait surface, un changement qui obligerait les partis à adopter une culture du compromis.
Alors que Macron a appelé à une trêve politique pendant les Jeux olympiques, les discussions se poursuivent sous l’œil attentif de l’Élysée. « Le temps de la décantation n’est pas terminé, il sera temps d’accélérer à partir de la mi-août », indique l’entourage présidentiel, laissant entrevoir une décision imminente concernant le prochain Premier ministre.