La City de Londres renoue avec la confiance des investisseurs grâce à la victoire des travaillistes

Entrevue 1

La victoire des travaillistes lors des élections législatives du 4 juillet a eu un impact significatif sur le quartier financier de la City à Londres, marquant un retour en confiance des investisseurs après une période difficile due au Brexit. Grâce à cette victoire, la City de Londres a retrouvé sa position de première place financière européenne, surpassant Paris. Au 31 juillet, la capitalisation des sociétés cotées à Londres s’élevait à 3 267 milliards de dollars, dépassant ainsi les 3 123 milliards de Paris. Ce renouveau est attribué à la dissolution de l’Assemblée en France par le président Emmanuel Macron, qui a créé une incertitude sur les marchés financiers.

La victoire du parti travailliste, dirigé par Keir Starmer, a apporté une stabilité politique au Royaume-Uni, en contraste avec l’instabilité en France et ailleurs en Europe. Selon William Wright, directeur de New Financial, cette stabilité a créé un climat propice au retour de la confiance des investisseurs.

Le gouvernement travailliste a pris plusieurs mesures pour soutenir la City. Rachel Reeves, la nouvelle chancelière de l’Échiquier, a promis de défendre le secteur financier britannique pour stimuler la croissance économique. De plus, une réforme visant à alléger la réglementation des cotations en Bourse est entrée en vigueur, rendant le London Stock Exchange plus attractif. Ce contexte a conduit à plusieurs succès en matière d’introductions en Bourse, comme celle de Raspberry Pi, et à des projets d’autres grandes entreprises, telles que Vivendi et Shein, de se coter à Londres.

Parallèlement, le Royaume-Uni semble surmonter la crise inflationniste qui l’avait durement touché. Avec la première baisse des taux d’intérêt par la Banque d’Angleterre, la croissance économique redémarre. L’indice FTSE 100 a gagné près de 9 % depuis le début de l’année, tandis que le CAC 40 à Paris a perdu l’essentiel de ses gains récents. Les grands investisseurs, tels que Bank of America et BlackRock, montrent un regain d’intérêt pour le marché britannique.

En France, l’incertitude politique suite à la dissolution de l’Assemblée pourrait freiner les avancées économiques réalisées depuis 2017 sous Emmanuel Macron. Bien que Paris ait bénéficié de transferts d’emplois de la City vers le continent depuis le Brexit, avec plus de 5 000 relocalisations et 20 000 emplois créés, cela reste minime comparé au million de personnes travaillant dans la finance à Londres.

Les grandes banques internationales, notamment américaines et européennes, continuent de maintenir et de développer leurs opérations à Londres. BNP Paribas et Société Générale, par exemple, poursuivent leurs activités mondiales depuis la City. Selon Thierry d’Argent, de Société Générale, Londres reste l’une des principales places financières mondiales, offrant des opportunités pour renforcer sa compétitivité et son attrait pour les investisseurs.

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