La Chine se rapproche-t-elle de la construction d’un porte-avions nucléaire ?

La Chine se rapproche-t-elle de la construction d’un porte-avions nucléaire ?

La Chine continue d’élargir ses capacités navales par des démarches notables qui pourraient remodeler l’équilibre des forces en mer, dans une étape qui pourrait réduire l’écart entre elle et les grandes puissances navales.

L’écrivain américain Peter Suciu, dans un rapport publié par le magazine « National Interest », indique que la marine de l’armée chinoise exploite actuellement deux porte-avions à propulsion conventionnelle, tandis qu’un troisième est en phase d’essais en mer, et devrait entrer en service plus tard cette année.

Une fois cela accompli, la marine chinoise deviendra le deuxième plus grand opérateur de véritables porte-avions au monde, après les États-Unis seulement.

Cependant, Pékin a encore un long chemin à parcourir pour combler l’écart, car la marine américaine possède une flotte de 10 porte-avions de classe « Nimitz » et un porte-avions de classe « Gerald Ford », tous alimentés par énergie nucléaire.

Mais la marine chinoise pourrait être sur le point de réaliser un « grand saut en avant » en cherchant à construire un porte-avions à propulsion nucléaire, ce qui lui offrirait une portée opérationnelle et une capacité d’endurance accrues.

À l’exception de la marine américaine, la marine française est la seule à exploiter un porte-avions à propulsion nucléaire, le navire amiral « Charles de Gaulle », déployé dans la région des océans Indien et Pacifique, et ayant participé à des opérations conjointes avec la marine américaine et la Force de défense maritime japonaise.

Des rumeurs circulent depuis des années concernant les ambitions de Pékin de construire un porte-avions nucléaire, mais les spéculations récentes reposent sur de nouvelles preuves suggérant que ces efforts sont déjà en cours.

Contrairement aux États-Unis et à de nombreux pays occidentaux qui annoncent publiquement la commande de la construction d’un navire de guerre, suivie de diverses cérémonies, comme la découpe de la première plaque d’acier et la pose de la quille, la Chine préfère la discrétion. Elle ne révèle ses projets qu’à l’approche de l’achèvement de la construction, célébrant cela avec de grandes cérémonies traditionnelles.

Plutôt que de faire des annonces officielles, les plans de construction des nouveaux navires de guerre apparaissent par les informations déduites des images satellites.

Suciu précise que cacher un projet aussi colossal qu’un porte-avions n’est pas une tâche facile, mais cela ne signifie pas que Pékin va en parler publiquement. Au lieu de cela, des analystes ont déclaré à la chaîne « NBC News » qu’il y a des indices suggérant que des efforts sont déjà en cours dans le chantier naval de Dalian, dans le nord-est de la Chine.

Selon un rapport de « NBC News », « le nouveau navire permettra aux chasseurs de décoller depuis quatre sites sur le pont d’envol, ce qui a conduit les analystes à conclure que les images suggèrent une conception totalement nouvelle, différente de tout navire actuel de la flotte chinoise. »

Ces évaluations font suite à l’examen de photos prises par Maxar Technologies, une société de défense basée au Colorado, utilisée par le gouvernement américain.

Les trois porte-avions de la marine chinoise ont la capacité de lancer des avions depuis seulement trois sites sur le pont d’envol.

Les deux premiers porte-avions, le « Type 001 Liaoning », un porte-avions soviétique acheté par une entreprise chinoise puis réhabilité localement, et le « Type 002 Shandong », le premier porte-avions entièrement construit en Chine pour le lancement de chasseurs.

Quant au « Type 003 Fujian », il représente un grand bond en avant, car il est équipé d’un système de lancement électromagnétique similaire à celui utilisé sur les porte-avions américains de la classe Gerald Ford.

Selon le rapport de « NBC », « l’ajout de quatre plateformes de lancement d’avions nécessitera que le nouveau porte-avions soit plus grand que le Fujian, ce qui le rendra comparable en poids aux porte-avions américains. »

Les images satellites prises dans le chantier naval de Dalian ne montrent pas un porte-avions en construction, mais mettent plutôt en évidence une unité « modèle de conception » des installations, ce qui pourrait indiquer quelque chose de plus inquiétant.

L’analyste naval de renom H.Y. Sutton a déclaré à « NBC News » que les traces visibles sont clairement liées aux systèmes de lancement, mais ne correspondent pas à un porte-avions en construction réel. Elles suggèrent plutôt que le chantier naval se prépare à produire de nouveaux porte-avions.

De plus, des rapports ont circulé l’année dernière sur le travail de la Chine sur un prototype de réacteur nucléaire qui pourrait être utilisé sur un grand navire de guerre, ce qui indique que Pékin ne se concentre pas seulement sur un seul porte-avions, mais sur une toute nouvelle catégorie. En termes de taille et de capacités, cette catégorie pourrait rivaliser avec les plus récents porte-avions américains.

Il pourrait falloir des années avant que la Chine ne mette en service ses premiers navires, mais il convient de rappeler qu’il y a 15 ans, Pékin ne disposait d’aucun porte-avions opérationnel, et qu’elle est désormais sur le point de posséder trois porte-avions.

La Chine dispose de capacités de construction navale supérieures à celles des États-Unis, ce qui pourrait lui permettre d’accélérer la production. D’ici le milieu des années 2030, l’écart entre le nombre de porte-avions de la marine chinoise et celui de la marine américaine pourrait se réduire de manière significative.

Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que le premier porte-avions était à peine un navire d’entraînement, tandis que les porte-avions nucléaires futurs seront des navires de guerre pleinement intégrés, au sens strict du terme.

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