Kim Jong Un : La conviction d’une hostilité américaine “immuable”
Le leader nord-coréen Kim Jong Un a exprimé, lors d’une récente allocution, sa conviction que les États-Unis maintiennent une politique d’hostilité “immuable” à l’égard de Pyongyang. Il a également affirmé que la puissance militaire et nucléaire de son pays constitue la seule réponse possible face à ce qu’il perçoit comme des menaces externes croissantes.
Des négociations infructueuses
Dans un discours prononcé le 21 novembre 2024, lors de l’ouverture d’une exposition de défense à Pyongyang, Kim a déclaré que les négociations passées avec Washington n’avaient fait que confirmer l’absence de volonté de coexistence de la part des États-Unis. “Nous sommes allés aussi loin que possible avec les États-Unis en tant que négociateurs. Ce que nous avons découvert, c’est une politique immuable, invasive et hostile,” a-t-il déclaré, selon l’agence officielle KCNA.
Bien qu’il n’ait pas mentionné Donald Trump par son nom, son discours faisait écho à la période de sommets historiques entre les deux dirigeants en 2018 et 2019, qui se sont soldés par un échec. Depuis, Pyongyang a tourné le dos à la diplomatie, intensifiant le développement de son arsenal militaire tout en refusant les ouvertures américaines pour un dialogue.
L’exposition de défense à Pyongyang a permis à Kim de présenter les dernières avancées de l’armement nord-coréen, incluant des missiles balistiques intercontinentaux capables de frapper le continent américain, des systèmes d’artillerie et des drones. Il a réaffirmé l’importance de renforcer son programme nucléaire qu’il qualifie de “garant ultime” de la sécurité du pays.
“Jamais auparavant la péninsule coréenne n’a été confrontée à une situation aussi proche d’une guerre nucléaire dévastatrice,” a averti Kim, accusant Washington d’accroître la pression militaire en renforçant ses alliances régionales et en déployant des moyens stratégiques tels que des bombardiers et des sous-marins.
Un rapprochement avec la Russie
Face à une situation géopolitique tendue, Kim Jong Un semble s’appuyer sur un nouvel axe stratégique avec Moscou. Pyongyang aurait fourni des troupes et des équipements militaires à la Russie pour soutenir son offensive en Ukraine, selon des accusations occidentales. En retour, la Corée du Nord bénéficierait d’une aide économique et de transferts de technologie susceptibles de renforcer son arsenal.
Ce partenariat croissant avec la Russie illustre l’alignement de Pyongyang dans une logique de “nouvelle guerre froide” face à l’Occident. “Les transferts d’armes entre la Russie et la Corée du Nord constituent une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU,” a réagi le ministère sud-coréen de l’Unification.
Malgré le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, une reprise rapide du dialogue avec la Corée du Nord paraît peu probable, selon des experts. La montée en puissance militaire de Pyongyang et son rapprochement avec Moscou compliquent davantage la résolution du différend nucléaire. Kim semble désormais chercher à consolider sa position en tant que puissance nucléaire reconnue, visant à obtenir des concessions économiques et stratégiques de la part de Washington. Avec cette posture, la Corée du Nord continue de défier la communauté internationale, affirmant son ambition de se positionner en acteur incontournable du jeu géopolitique global.