Khamenei répond à Trump : pas de négociation avec un État qui pratique l’intimidation

Entrevue 1

Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a rejeté toute négociation sous pression avec un « État qui pratique l’intimidation », un jour après que le président américain Donald Trump a déclaré avoir envoyé une lettre à l’Iran.

Lors d’une interview télévisée, Trump avait affirmé qu’il n’y avait que « deux façons de traiter avec l’Iran : militairement ou par un accord » afin d’empêcher Téhéran d’acquérir des armes nucléaires. Peu après, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a annoncé que l’Iran ne négocierait pas directement avec Washington.

Samedi, Khamenei a déclaré que « l’Iran ne cédera pas face à un État qui pratique l’intimidation », en faisant allusion aux États-Unis.

S’adressant aux présidents des trois pouvoirs ainsi qu’à un groupe de responsables iraniens, Khamenei a précisé que « l’insistance de certains gouvernements tyranniques à négocier n’a pas pour but de résoudre les problèmes, mais plutôt d’imposer leur domination ».

Il a également commenté la position européenne sur le programme nucléaire iranien, affirmant que « la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont déclaré que Téhéran n’avait pas respecté ses engagements dans l’accord nucléaire, mais eux-mêmes ont-ils respecté leurs propres engagements ? »

Il a ajouté : « Depuis le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire, ces pays ont promis de compenser d’une manière ou d’une autre… Ils ont fait des promesses mais ne les ont pas tenues. »

Le guide suprême iranien a dénoncé les « doubles standards de l’Occident », les qualifiant de « véritable scandale pour la civilisation européenne » et a estimé que cela révélait « l’hypocrisie de leurs revendications ». Il a poursuivi : « Les affirmations des Européens selon lesquelles l’Iran ne respecte pas ses engagements sont infondées… L’arrogance a ses limites. » Khamenei a conclu : « Il n’y a pas d’autre choix que de répondre à l’intimidation de ces pays. »

À noter que le Parlement iranien a menacé d’imposer davantage de restrictions aux activités de l’Agence internationale de l’énergie atomique et a exhorté son directeur, Rafael Grossi, à « modérer ses déclarations ».

Par ailleurs, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont exprimé leurs profondes inquiétudes face aux menaces de l’Iran de se retirer du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, alors que le pays continue d’augmenter sa capacité d’enrichissement de l’uranium. Ces pays ont appelé Téhéran à revenir sur cette trajectoire.

Enfin, Khamenei a salué les positions du président iranien, Massoud Pezeshkian, affirmant qu’il « pourra atteindre ses objectifs dans un avenir proche et annoncer au peuple la mise en œuvre de ces grands projets qui leur apporteront joie et satisfaction ».

Pezeshkian avait précédemment déclaré que l’Iran était « capable de surmonter tous les problèmes grâce à son unité et sa cohésion ».

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