Kemi Seba sous enquête : des soupçons de liens avec le groupe Wagner en France

18 octobre, 2024 / Entrevue

Le panafricaniste béninois Kemi Seba, âgé de 42 ans, a été placé en garde à vue en France pendant 48 heures cette semaine. Il est soupçonné d’entretenir des liens avec le groupe paramilitaire russe Wagner, selon des sources proches du dossier. L’enquête, initiée par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure), porte sur des soupçons d’ingérence étrangère, notamment des “intelligences avec une puissance étrangère” visant à inciter des hostilités contre la France. Kemi Seba, qui a été relâché sans poursuites à ce stade, est sous investigation, avec des allégations concernant un financement par Wagner entre 2018 et 2019 pour certaines de ses activités en Afrique.

Kemi Seba, connu pour ses prises de position anticolonialistes et anti-occidentales, a souvent été impliqué dans des mouvements contre le franc CFA en Afrique. Condamné en France pour incitation à la haine raciale, il a été déchu de sa nationalité française en juillet 2024. Il agit actuellement en tant que conseiller spécial de la junte militaire nigérienne. Malgré ses controverses, notamment son ancien rôle à la tête du groupe radical Tribu Ka dissout en 2006, Kemi Seba continue de cultiver une audience importante sur les réseaux sociaux, où il défend un discours souverainiste et panafricaniste radical.

La DGSI le surveille de près en raison de son discours perçu comme hostile aux intérêts de la France en Afrique, en particulier dans le contexte des relations complexes entre la Russie et les régimes militaires africains. Son interpellation pourrait renforcer son image de “martyr politique” sur les réseaux sociaux, où il a déjà une forte influence.