Kasbarian fait marche arrière sur les catégories A, B, et C, mais confirme les économies drastiques

Entrevue 1

Après une réunion mouvementée avec les syndicats, le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a décidé de mettre en pause son projet controversé de fusion des catégories A, B et C des fonctionnaires, mais il reste ferme sur l’objectif de réaliser des économies.

Le système de catégories, élément structurant pour les 5,7 millions d’agents publics, classe les fonctionnaires selon leur niveau de diplôme. La fusion de ces catégories était une proposition phare de Stanislas Guérini, l’ancien ministre, avant que la dissolution de l’Assemblée nationale n’interrompe ce projet.

« Cette fusion est mise de côté », a déclaré Kasbarian sur RMC, précisant que cette décision a été annoncée aux syndicats. Actuellement, la catégorie C est accessible sans diplôme ou avec un CAP, un BEP ou le brevet des collèges ; la catégorie B requiert le baccalauréat, et la catégorie A, un niveau Bac+2 ou Bac+3, selon le secteur de la fonction publique. Toutefois, beaucoup d’agents se retrouvent surqualifiés pour leur catégorie.

Dans le même temps, Kasbarian a confirmé un gel de la valeur du point d’indice, qui sert à calculer le salaire de base des fonctionnaires, ainsi que la suspension du versement de la prime de pouvoir d’achat, la Gipa, destinée à compenser l’inflation. Ces mesures sont justifiées par un contexte budgétaire tendu, qui laisse peu de marge pour des hausses de salaires.

Une situation budgétaire tendue

Le projet de loi de finances prévoit un déficit public atteignant 6,1 % du PIB en 2024, une situation qui a conduit à des annonces d’économies de 1,2 milliard d’euros pour la fonction publique. La réduction de 100 % à 90 % de l’indemnisation des congés maladie et l’augmentation du délai de carence de trois jours, au lieu d’un actuellement, sont particulièrement contestées par les syndicats.

« C’est un plan de prévention et de réduction des absences dans la fonction publique », a affirmé le ministre, insistant sur un taux d’absentéisme plus élevé dans le public que dans le privé, notamment dans les secteurs territoriaux et hospitaliers, sans vouloir « stigmatiser » les agents.

Face à ces réformes, les syndicats appellent à la mobilisation, avec des grèves envisagées dès le début décembre. Christian Grolier, secrétaire général de l’UIAFP-FO, a lancé un appel aux mobilisations, en martelant : « Trois jours de carence, trois jours de grève ». Une nouvelle réunion de l’intersyndicale est prévue mardi pour établir une stratégie commune.

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