Dans le cadre de la campagne présidentielle américaine, la vice-présidente Kamala Harris a fait une déclaration ferme sur la manière dont elle gérerait le conflit en Ukraine si elle accédait à la Maison-Blanche. Lors d’une interview diffusée le 7 octobre 2024 sur la chaîne américaine CBS, Harris a assuré qu’elle refuserait de rencontrer Vladimir Poutine, président de la Russie, pour discuter de la guerre en Ukraine sans la participation active de Kiev.
Une position claire vis-à-vis de la Russie
Kamala Harris, qui se présente comme candidate démocrate à la présidentielle de novembre 2024, a clairement exprimé son soutien à l’Ukraine. Selon elle, une rencontre bilatérale avec Vladimir Poutine sans la présence de représentants ukrainiens serait inacceptable. « L’Ukraine doit avoir son mot à dire dans l’avenir de l’Ukraine », a-t-elle insisté lors de son entretien télévisé. En cas d’élection, Harris a souligné que toute discussion sur la fin du conflit en Ukraine devra inclure Kiev comme acteur clé dans les négociations.
Cette prise de position est en ligne avec les efforts continus des États-Unis pour soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe lancée en février 2022. Depuis le début de cette guerre, Washington a fourni des milliards de dollars d’aide militaire et humanitaire à l’Ukraine.
En se démarquant de son rival républicain Donald Trump, Kamala Harris n’a pas mâché ses mots. Elle a critiqué la politique étrangère de Trump, affirmant que si celui-ci était président, « Poutine serait assis à Kiev en ce moment même ». Harris s’est montrée particulièrement sceptique envers les affirmations répétées de Trump selon lesquelles il mettrait fin à la guerre « dès le premier jour » de son retour au pouvoir. « Il s’agit d’une capitulation », a-t-elle ajouté, insistant sur le fait que Trump n’a jamais expliqué concrètement comment il mettrait un terme à la guerre en Ukraine, laissant planer un doute sur ses intentions réelles.
Trump a, en effet, souvent vanté ses bonnes relations avec Poutine et affirmé qu’il aurait évité ou arrêté le conflit en Ukraine s’il était resté président. Cependant, ses critiques affirment qu’une telle approche pourrait davantage favoriser la Russie au détriment de l’Ukraine.
Un contexte de guerre prolongée
Cette déclaration de Kamala Harris intervient dans un contexte où le conflit en Ukraine, qui dure depuis plus de deux ans et demi, continue de faire des ravages. Le 7 octobre 2024, un homme de 60 ans a été tué dans une attaque de missiles russes contre le port d’Odessa, touchant également un navire civil et blessant plusieurs ressortissants étrangers. Les affrontements se poursuivent, et les sanctions internationales contre la Russie n’ont pas réussi à freiner ses actions militaires dans le pays.
Par ailleurs, la situation humanitaire et politique demeure critique en Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky, qui compte sur un soutien international constant, a réaffirmé à de nombreuses reprises que l’avenir de son pays ne pouvait se discuter sans la participation de son gouvernement, une position désormais appuyée par Kamala Harris.
Un tournant dans la politique étrangère américaine ?
La campagne de Harris, qui cherche à succéder au président Joe Biden, mise sur une politique étrangère plus affirmée face à la Russie. En soutenant activement l’Ukraine et en conditionnant tout dialogue avec la Russie à la participation de Kiev, Harris veut se positionner comme la garante des valeurs démocratiques et de la souveraineté des nations face aux régimes autoritaires.
Cette stratégie pourrait également renforcer ses relations avec les alliés européens et l’OTAN, qui partagent des préoccupations similaires concernant la sécurité en Europe de l’Est. Si elle est élue, Kamala Harris devra toutefois jongler avec les défis internes et internationaux, tout en tenant cette ligne dure contre Moscou.
En attendant, le conflit en Ukraine continue de diviser l’opinion publique aux États-Unis, et la façon dont chaque candidat envisage d’y mettre un terme pourrait s’avérer décisive pour le scrutin de novembre 2024.