Kamala Harris, portée par l’enthousiasme de ses récents meetings, poursuit sa campagne ce samedi au Nevada, après avoir sévèrement critiqué Donald Trump sur l’un de ses sujets de prédilection, l’immigration. Pendant ce temps, l’ancien président promet de la « démasquer » lors du prochain débat télévisé.
S’adressant à une foule de 15 000 personnes à Glendale, en Arizona, un État clé à la frontière du Mexique, Harris a accusé Trump de ne pas vouloir résoudre la crise migratoire. « Donald Trump ne veut pas résoudre ce problème, soyons clairs », a déclaré Harris, rappelant que Biden avait devancé Trump de seulement 10 500 voix en Arizona lors de l’élection de 2020.
Sous l’administration Biden, les États-Unis ont vu affluer un nombre massif de migrants, suivi par des restrictions drastiques en juin. Trump a vivement attaqué Harris sur ce bilan, mais elle a dénoncé ce qu’elle appelle l’hypocrisie de Trump, rappelant qu’il avait demandé aux parlementaires républicains de bloquer un projet de loi sur l’immigration au printemps dernier. « Il parle beaucoup de sécurité à la frontière, mais il ne passe pas à l’acte », a-t-elle souligné.
Harris a insisté sur la nécessité d’une réforme complète de l’immigration, incluant des mesures strictes de sécurité aux frontières et une voie méritée vers la citoyenneté.
La réponse de Trump et la montée en puissance de Harris
Aux côtés de son nouveau colistier Tim Walz, Harris attire de grandes foules dans les États clés comme la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Michigan, à quelques mois de l’élection. Le retrait de Joe Biden de la course a redonné de l’espoir aux démocrates de remporter l’Arizona et le Nevada, deux États qui ont récemment été reclassés de « penchant républicain » à « incertains » par le Cook Political Report, un site indépendant.
Trump a minimisé la montée en puissance de Harris, affirmant lors d’un rassemblement dans le Montana qu’il la considérait comme une adversaire plus facile à battre que Biden. « Je préfère être contre elle », a-t-il déclaré, qualifiant Harris de « folle Kamala » et affirmant que son mandat entraînerait l’arrivée de « 50 millions d’étrangers illégaux » dans le pays au cours des quatre prochaines années.
Trump n’a pas encore annoncé de grands meetings pour la semaine à venir, préférant concentrer ses efforts sur la prise de contrôle du Sénat, où les républicains n’ont besoin que d’un siège supplémentaire pour obtenir la majorité. Sa visite dans le Montana visait à soutenir le candidat républicain au Sénat, Tim Sheehy.
Anticipation du débat et dynamique de la campagne
Alors que la convention nationale démocrate approche, Trump a indiqué qu’il attendrait la fin de l’événement, où Harris sera au centre de l’attention, avant de lancer des contre-attaques majeures. Harris a déjà comblé l’écart dans les sondages qui existait entre Biden et Trump, ce qui suscite de l’inquiétude au sein du camp républicain.
La campagne de Trump a connu un léger revers cette semaine lorsqu’il a raconté par erreur une anecdote impliquant l’ancien petit ami de Harris, Willie Brown, le confondant avec l’ex-gouverneur de Californie, Jerry Brown.
Le premier débat télévisé entre Harris et Trump est prévu pour le 10 septembre sur ABC. Trump a exprimé sa confiance, affirmant qu’il reprendrait l’avantage lors de ce débat, en faisant référence à sa performance passée contre Biden.
Malgré son retrait de la course en raison de préoccupations liées à sa santé, Joe Biden, âgé de 81 ans, continue de soutenir activement la campagne de Harris. Le duo fera sa première apparition conjointe depuis l’annonce du retrait de Biden jeudi prochain dans le Maryland, où ils aborderont les « progrès réalisés pour réduire les coûts pour le peuple américain », un enjeu crucial alors que l’inflation reste un défi pour Harris.