À moins d’une semaine du scrutin présidentiel américain, la vice-présidente Kamala Harris se retrouve à éteindre un feu provoqué par Joe Biden, qui a involontairement marqué son grand discours de la veille d’une gaffe. Lors d’un événement solennel, Biden a qualifié les partisans de Donald Trump d’« ordures » avant de corriger ses propos, mais cette déclaration a suscité une vive réaction de la part de l’ancien président républicain et de son équipe.
Depuis la Caroline du Nord, un État pivot où il tenait un meeting, Donald Trump s’est empressé de réagir : « Joe Biden a enfin dit ce que lui et Kamala pensent vraiment de nos supporters. » De son côté, Harris, interrogée par des journalistes, a pris ses distances avec les propos du président, affirmant être « en désaccord profond avec toute critique des personnes en fonction de leur choix électoral ».
Alors que l’élection présidentielle s’annonce parmi les plus serrées de l’histoire américaine, la course aux voix dans les États décisifs se joue dans un climat tendu. La vice-présidente continue de plaider pour un message d’unité, tout en marquant sa différence avec Trump. En Caroline du Nord, elle a déclaré : « Contrairement à Donald Trump, je ne crois pas que ceux qui ne sont pas d’accord avec moi soient l’ennemi », une allusion claire à la rhétorique offensive de son adversaire, qui qualifie régulièrement ses opposants d’« ennemis de l’intérieur ».
Offensive républicaine et accusations de fraude
Cette polémique tombe à un moment critique pour l’équipe démocrate, alors que les républicains tentent de recentrer la campagne sur cet écart de Biden. Dans le même temps, Donald Trump fait face à sa propre controverse : un humoriste invité lors de son rassemblement au Madison Square Garden a tenu des propos jugés racistes, qualifiant Porto Rico, territoire américain, d’« île flottante d’ordures ». Trump a depuis pris ses distances avec ces propos, tout en exploitant la déclaration maladroite de Biden pour attaquer ses adversaires démocrates.
À mesure que le jour de l’élection approche, Trump multiplie également les accusations de fraude électorale. Mercredi, il a dénoncé une « tricherie d’une ampleur jamais vue auparavant » en Pennsylvanie, un des États pivots les plus disputés, alors que les autorités locales y enquêtent sur des irrégularités dans un lot de demandes d’inscription électorale.
Soutiens de personnalités publiques
Par ailleurs, Donald Trump a reçu le soutien de Brett Favre, ancienne star de football américain des Packers, pour un rassemblement dans le Wisconsin. Kamala Harris a quant à elle été appuyée par l’ex-gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger, qui, en républicain déçu par Trump, a annoncé qu’il voterait pour la candidate démocrate.
Selon l’agrégateur de sondages FiveThirtyEight, les deux candidats restent au coude-à-coude, renforçant les enjeux dans les États pivots où chaque voix pourrait faire la différence. D’ici le 5 novembre, jour du scrutin, plus de 55 millions d’Américains ont déjà voté de manière anticipée ou par correspondance, confirmant une forte mobilisation pour cette élection qui pourrait encore réserver des surprises.