Le documentaire Kaizen, retraçant l’ascension de l’Everest par le youtubeur Inoxtag, connaît un immense succès, mais fait également l’objet de vives critiques. Diffusé sur YouTube avec plus de 18 millions de vues en quelques jours, ce projet de dépassement de soi suscite un débat autour de plusieurs points sensibles.
L’une des premières critiques porte sur l’impact écologique de cette aventure. Le documentaire ne mentionne pas les émissions de gaz à effet de serre générées par les déplacements en avion et en hélicoptère, ainsi que les déchets produits lors de l’ascension, pointant ainsi un décalage entre l’exploit réalisé et les problématiques environnementales actuelles.
De plus, la surfréquentation de l’Everest est dénoncée par certains alpinistes. Bien qu’Inoxtag reconnaisse ce problème dans son film, il y contribue involontairement en attirant l’attention sur cette montagne déjà saturée de grimpeurs. « C’est schizophrène », déplore Pascal Tournaire, alpiniste et photographe.
Le recours aux sherpas, indispensables à l’ascension, a également suscité des réactions. Certains voient dans cette dépendance un reflet des inégalités économiques et une forme de néocolonialisme. Malgré la reconnaissance du travail des sherpas dans le documentaire, les critiques estiment que le mérite d’Inoxtag est surestimé.
Enfin, des spectateurs ont pointé du doigt l’aspect commercial du projet, avec plusieurs placements de produits non signalés dans la description initiale de la vidéo, ce qui a été perçu comme une contradiction avec le message de déconnexion prôné par le youtubeur.
Alice Leroy