Le Premier ministre canadien Justin Trudeau se trouve sous une pression croissante alors qu’une motion de censure, déposée par son principal rival, le conservateur Pierre Poilievre, vise à renverser son gouvernement minoritaire. Poilievre critique sévèrement la gestion de Trudeau face à la hausse du coût de la vie, la crise du logement et l’augmentation de la criminalité. La dette nationale, qui a doublé sous son mandat, est également un point d’attaque majeur. Poilievre promet un changement radical, incluant l’abandon de la taxe carbone et la mise en œuvre de politiques économiques plus strictes.
La perte récente du soutien du Nouveau Parti démocratique (NPD), qui avait maintenu Trudeau au pouvoir depuis les dernières élections, a accentué la vulnérabilité de son gouvernement. Jagmeet Singh, le leader du NPD, a quitté l’alliance en dénonçant les libéraux comme étant « trop proches des ultra-riches ». Cette rupture intervient après des mois de tensions et a marqué le début d’une série de revers pour Trudeau, notamment une défaite électorale dans une circonscription de Montréal, jusque-là bastion imprenable des libéraux.
Malgré les attaques et une popularité en chute libre, Trudeau reste déterminé à se maintenir au pouvoir. Lors d’un entretien télévisé, il a reconnu que les Canadiens traversaient une période difficile, tout en affirmant son désir de continuer à « se battre » pour le pays. Néanmoins, deux tiers des Canadiens désapprouvent sa gestion, ce qui alimente les spéculations sur une éventuelle démission.
Le vote de la motion, prévu pour mercredi, semble toutefois peu susceptible de renverser le gouvernement. Le Bloc québécois et le NPD ont déjà annoncé qu’ils ne la soutiendraient pas, garantissant ainsi, au moins temporairement, la survie du gouvernement libéral. Cependant, les analystes prévoient que cette menace de censure pourrait ressurgir lors du vote budgétaire au printemps 2025, forçant Trudeau à affronter un nouveau test de confiance.
Pour Trudeau, l’usure du pouvoir après neuf ans à la tête du pays, combinée à une série de crises internes, place son gouvernement sur un fil. S’il exclut catégoriquement de démissionner, il est désormais clair que le Premier ministre navigue en eaux troubles, avec une opposition qui guette chaque faux pas.