Julien Bayou, ancien secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), a annoncé sa démission du parti ainsi que du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, selon des sources d’EELV rapportées par l’Agence France-Presse (AFP) le mardi 2 avril. Cette décision intervient un mois après l’annonce par son ancienne compagne, Anaïs Leleu, de porter plainte contre lui pour « harcèlement moral » et « abus frauduleux de l’état de faiblesse ».
Depuis cette annonce, le député s’était retiré, mais n’avait pas été suspendu par son groupe à l’Assemblée nationale la semaine précédente, malgré des critiques de certains membres du parti, notamment la députée Sandrine Rousseau et Les Jeunes Écologistes. Julien Bayou a informé de son départ du parti et du groupe par e-mail.
À la suite de cette affaire, EELV avait lancé une enquête externe confiée à un cabinet spécialisé dans les violences sexistes et sexuelles. Pour l’entourage de Julien Bayou, cette enquête a été la « goutte d’eau » de trop, après qu’il eut déjà été soumis à une enquête interne et alors qu’il devrait être entendu par la justice. On ajoute qu’il avait espéré pouvoir se défendre devant la justice et être réintégré ultérieurement, mais il comprend désormais que cela ne sera pas possible.
Anaïs Leleu, l’ancienne compagne du député qui l’avait accusé de « violences psychologiques », a annoncé dans un communiqué publié ce mardi qu’elle prenait note de la démission de Julien Bayou du groupe écologiste à l’Assemblée nationale ainsi que du parti. Elle a également exprimé son attente envers le parti EELV pour qu’il mette tout en œuvre afin d’éviter qu’une situation similaire ne se reproduise. La direction d’EELV a souligné, dans un message interne, l’importance d’objectiver les faits et de permettre à toutes les personnes impliquées de s’exprimer.
Concernant une éventuelle expulsion définitive, la décision devait revenir aux instances du parti, lors d’une réunion prévue le 27 avril prochain.
Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, a précisé à l’AFP que le but de la nouvelle enquête n’était pas de blâmer Julien Bayou mais de rassembler des faits objectifs. Elle a également indiqué avoir reçu plusieurs nouveaux témoignages de comportements inappropriés depuis la suspension du député.
Les adhérents d’EELV avaient menacé de faire grève pour la campagne des élections européennes, s’indignant du fait que les députés écologistes n’aient pas suspendu Julien Bayou lors d’un vote le 27 mars, faute d’avoir atteint la majorité qualifiée nécessaire (60 % des effectifs du groupe parlementaire).