Julien Bayou blanchi par l’enquête interne des Écologistes, la justice toujours saisie

23 octobre, 2024 / Entrevue

L’enquête interne menée par les Écologistes sur les accusations visant leur ancien secrétaire national, Julien Bayou, s’est conclue sans preuve de délit. Ce processus, confié à un cabinet indépendant, a été initié après que l’ex-compagne de Bayou, Anaïs Leleux, l’ait accusé de harcèlement moral et d’abus de faiblesse. Le parti a confirmé cette issue dans un communiqué rendu public mercredi 23 octobre 2024, soulignant que l’enquête « n’a pas permis de déterminer si des faits contraires aux règles de droit ou aux textes internes ont été commis ».

Des accusations de harcèlement psychologique

Tout a commencé en juin 2022, lorsque Anaïs Leleux, ancienne compagne de Bayou, a saisi la cellule interne du parti, l’accusant de violences psychologiques. Ces accusations ont poussé le dirigeant à quitter ses fonctions en septembre 2022. Une première enquête interne, diligentée par la cellule interne des violences sexistes et sexuelles, n’avait pas pu recueillir les témoignages de l’accusatrice, ce qui avait conduit à la clôture du dossier en février 2023.

Cependant, après le dépôt de deux plaintes supplémentaires en début d’année 2024 – l’une visant directement Julien Bayou pour harcèlement moral et abus de faiblesse, l’autre contre le parti pour non-assistance à personne en danger – une nouvelle enquête a été confiée à un cabinet externe. Bayou a alors quitté définitivement le parti et avait renoncé à se présenter à nouveau à la députation en juillet dernier.

Le communiqué des Écologistes indique que Bayou « a été en mesure d’apporter des éléments de contradiction documentés » face aux accusations. Toutefois, le parti rappelle que cette enquête interne « n’a pas vocation à se substituer aux enquêtes pénales » toujours en cours. En effet, la justice n’a pas encore tranché sur cette affaire, les plaintes étant toujours en instruction.

Un parti fragilisé

Cette affaire a profondément ébranlé le parti écologiste, connu pour son engagement en faveur de l’exemplarité sur les questions de violences sexistes et sexuelles. Elle a suscité des débats internes, notamment après les déclarations de Sandrine Rousseau en septembre 2022, qui avait publiquement accusé Bayou de « violences psychologiques » sur la base des récits de son ex-compagne, avant même que cette dernière ne porte plainte.

Aujourd’hui, bien que blanchi par cette enquête interne, Julien Bayou reste dans l’attente des conclusions judiciaires. Le parti, quant à lui, tente de tourner la page, mais demeure confronté à d’autres défis similaires, comme le montre l’exclusion récente d’un député de La France Insoumise pour des « faits graves à caractère sexuel ».