Plus de 11 500 artistes, dont des figures emblématiques comme Julianne Moore, Harlan Coben, Thom Yorke de Radiohead et Björn Ulvaeus d’ABBA, ont signé une pétition pour dénoncer l’utilisation non autorisée de leurs créations par des entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle (IA). Lancée le mardi 22 octobre 2024 par Ed Newton-Rex, ancien employé du secteur de l’IA, cette pétition appelle à la protection des droits d’auteur dans un contexte où de plus en plus de contenus créatifs sont exploités pour entraîner des algorithmes sans compensation pour les artistes.
Les signataires affirment que l’utilisation des œuvres artistiques sans autorisation constitue « une menace majeure et injuste » pour les créateurs. Ils insistent sur le fait que ce procédé met en danger leurs moyens de subsistance, soulignant que l’IA générative est capable de produire des contenus à partir de données protégées, une pratique jugée « déshumanisante » par les artistes concernés.
À Hollywood, l’IA est déjà utilisée pour générer des images de figurants, assister dans l’écriture de scénarios ou encore ressusciter des acteurs décédés, ce qui suscite de nombreuses inquiétudes dans l’industrie du cinéma. Des stars comme Kevin Bacon et Sean Astin ont également signé cette pétition pour exprimer leur désaccord face à ces pratiques.
Le secteur de la musique est lui aussi touché. Des musiciens tels que Jason Kay de Jamiroquai, Robert Smith de The Cure et Max Richter ont rejoint la mobilisation. De même, des écrivains comme Kazuo Ishiguro, Harlan Coben et George R.R. Martin figurent parmi les signataires. L’année dernière, plusieurs écrivains, dont John Grisham et Jodi Picoult, ont déposé plainte contre OpenAI, créateur de ChatGPT, pour « vol systématique à grande échelle ».
Certains acteurs de l’industrie choisissent cependant de collaborer avec l’IA. Meta (Facebook) a récemment annoncé un partenariat avec l’acteur Casey Affleck et le studio Blumhouse pour tester un logiciel de génération de films basé sur l’intelligence artificielle. Mais pour de nombreux artistes, cette technologie représente une menace sérieuse pour leurs droits, leur rémunération et l’avenir de la création artistique.