Ce samedi 9 novembre 2024, Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), publie son premier livre, Ce que je cherche, aux éditions Fayard. L’ouvrage de 316 pages n’est ni un manifeste ni un programme politique, mais se présente comme une autobiographie où Bardella raconte son parcours personnel, de son enfance à Saint-Denis jusqu’à sa fulgurante ascension politique. À seulement 29 ans, le leader du RN se confie sur ses racines, ses influences, et son projet pour la France, se positionnant comme une figure montante de la politique française.
Un récit personnel aux accents de campagne politique
Le livre s’ouvre sur une citation de Napoléon Bonaparte sur la « grandeur », et tout au long du texte, Bardella fait référence à des figures emblématiques de l’histoire de France comme Charles de Gaulle et Victor Hugo. Pour lui, l’objectif est de perpétuer ce qu’il perçoit comme l’identité française. Le président du RN évoque notamment son enfance à Saint-Denis, décrivant cette banlieue parisienne autrefois marquée par « l’entraide » et la « solidarité » des familles d’origines variées. Il se souvient des années où, adolescent, il faisait du bénévolat auprès d’immigrés étrangers, expérience qui lui aurait fait réaliser, selon lui, la complexité de « concilier des univers culturels éloignés ».
Bardella se concentre sur le thème de l’immigration en établissant un contraste entre l’intégration réussie de sa propre famille italienne et l’immigration actuelle qu’il juge plus problématique. Dans ses écrits, il critique une immigration qu’il qualifie de « rupture » pour la société française, affirmant que cette dernière « bouleverse les équilibres de la nation ». Se définissant comme « fils d’immigrés », Bardella exprime sa perplexité face à ceux qui, selon lui, « rejettent leur pays d’accueil ».
Marine Le Pen, modèle et inspiration
Un chapitre entier du livre est consacré à Marine Le Pen, avec qui Bardella a développé une relation de mentorat et de collaboration politique. Malgré des spéculations sur une éventuelle rivalité, il rappelle sa gratitude envers celle qu’il appelle sa « patronne » et laisse entendre son souhait de devenir un jour le visage du RN, voire de la présidence de la République. Cette aspiration n’est d’ailleurs pas camouflée, mais évoquée subtilement par des allusions à des « victoires futures » et à une politique visant à unir « les Français issus des classes populaires et une partie de la bourgeoisie conservatrice ».
S’inspirant de Nicolas Sarkozy et de sa campagne victorieuse de 2007, Bardella rêve de rassembler les classes populaires et la bourgeoisie conservatrice. Il en appelle à l’unité du « camp patriote » et s’aligne sur une idée d’« union des droites » proche de celle prônée par Éric Zemmour. Contrairement à Marine Le Pen, qui a souvent revendiqué ne se situer ni à droite ni à gauche, Bardella affirme vouloir séduire un électorat de droite en adoptant un ton plus libéral et favorable aux entreprises.
Un succès éditorial attendu et une promotion ambitieuse
Lancé par le prestigieux éditeur Fayard, Ce que je cherche devrait bénéficier d’une importante campagne de promotion. Le week-end de sa sortie, Bardella prévoit d’animer un meeting dans le Lot-et-Garonne, accompagné d’une séance de dédicaces, avant d’entamer une tournée nationale de signatures. Cependant, la publicité prévue dans certaines gares a été annulée par la SNCF et la RATP, décision contestée par Fayard.
Ce premier livre marque une nouvelle étape dans la carrière de Jordan Bardella. Son autobiographie, qualifiée de « phénomène politique » par son entourage, pourrait bien marquer un acte de candidature implicite au poste de présidentiable, tout en affirmant sa volonté de faire émerger une droite unifiée et patriote en France.