JO de Paris 2024 : la gauche française méprise-t-elle le sport de compétition ?

Entrevue 1

La gauche française est-elle vraiment opposée aux Jeux olympiques et au sport en général ? Cette question a récemment pris de l’ampleur, suscitant des réactions de plusieurs parlementaires. Accusée de négliger les JO et le sport, la gauche fait face à une critique relayée du Rassemblement national à la Macronie, ainsi que par certains observateurs du débat public.

Débats sur les réseaux sociaux

Un message particulièrement partagé est celui de Philippe Marlière, politologue à l’University College de Londres. Sur X, il affirmait que « la gauche française méprise le sport de compétition “capitaliste”, alors que les JO sont aussi un moment de joie et d’élan populaires ». Cette déclaration a été applaudie par le député RN Matthias Renault, qui a ajouté : « La gauche n’a jamais aimé la compétition sportive, sauf lorsqu’il s’est agi de célébrer des régimes communistes. »

Réactions et démentis

La sénatrice socialiste Corinne Narassiguin a rappelé sur X l’engagement de personnalités socialistes pour que les JO se tiennent à Paris, mentionnant François Hollande et Anne Hidalgo, ainsi que les élus de Seine-Saint-Denis qui ont soutenu l’organisation des épreuves.

Historiquement, la gauche a souvent soutenu le sport. Le premier sous-secrétariat d’État aux Sports a été créé en 1936 par le gouvernement du Front populaire. De nombreuses personnalités de gauche, telles qu’Alexis Corbière, Jérôme Guedj, et Manon Aubry, expriment régulièrement leur soutien à la pratique et à la compétition olympique. Le journaliste Nicolas Kssis-Martov rappelle que « nos champions sont le fruit d’un service public du sport, largement soutenu et défendu par la gauche ».

Une réputation anti-sportive injustifiée

La France insoumise (LFI) a annoncé le 25 juillet la création d’une commission d’enquête populaire sur les JO de Paris, critiquée par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et d’autres figures de la majorité présidentielle. Cette initiative a été perçue comme du populisme anti-JO. Cependant, cela ne suffit pas à conclure que toute la gauche est anti-sportive. En effet, de nombreux élus de gauche montrent un enthousiasme pour les JO, soutiennent les athlètes et critiquent principalement les aspects sociaux et environnementaux de l’événement.

Malgré les critiques, des élus de LFI ont exprimé leur soutien aux athlètes français. David Guiraud a encouragé les sportifs, tandis que Manon Aubry, fan de natation et de water-polo, a proposé ses services à France Télévisions pour commenter les épreuves de water-polo.

Alice Leroy

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