Lors du procès en cours sur les emplois fictifs des assistants parlementaires européens du Front National (aujourd’hui Rassemblement national), les procureurs ont requis mercredi cinq ans d’inéligibilité, 300 000 euros d’amende, et deux ans de prison ferme à l’encontre de Marine Le Pen. Pour le député RN de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, ces réquisitions sont une « tentative de censure politique » visant à exclure Marine Le Pen de la vie publique.
Présent au tribunal lors de l’annonce des réquisitions, Tanguy décrit Marine Le Pen comme « stoïque » et « courageuse ». Selon lui, le dossier est « totalement vide » après une décennie de procédures. Il fustige un « interrogatoire systématiquement à charge » et des réquisitions « qui visent en fait à priver les Français d’expression politique. »
Tanguy rejette par ailleurs l’idée d’une éventuelle candidature de substitution de Jordan Bardella, affirmant que cette possibilité « n’a pas de sens. » Marine Le Pen, dit-il, demeure engagée pour « la cause des Français ». Le jugement sera rendu début janvier, offrant aux juges la possibilité de « faire le choix de la vérité et du courage, » selon Tanguy.
Cette affaire soulève des débats sur l’indépendance judiciaire et le rôle des procureurs, dans un climat où certains au sein du RN dénoncent un « parquet au service d’une mission politique. » La question de l’éligibilité de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2027 reste en suspens.