Ce vendredi matin, sur France 2, Jean-Philippe Tanguy, député sortant de la Somme et membre du Rassemblement National (RN), a vivement critiqué le Premier ministre Gabriel Attal pour ses allégations concernant des candidats problématiques investis par le RN aux élections législatives. Tanguy a qualifié ces déclarations de « mensonges », en prenant notamment l’exemple de Yaël Menache, accusée d’antisémitisme alors qu’elle est de confession juive.
Mercredi, le président du RN, Jordan Bardella, a reconnu que certaines « brebis galeuses » avaient pu être investies par son parti. Il a affirmé ne pas hésiter à retirer l’investiture de candidats dont les comportements ou déclarations posaient problème, expliquant qu’il n’avait pas toujours connaissance de ces éléments au moment de leur sélection.
Jean-Philippe Tanguy a insisté sur le fait que ces candidats avaient été « immédiatement sanctionnés » et privés du soutien du RN, réfutant ainsi l’existence d’un problème de casting généralisé au sein du parti. Il a néanmoins admis « quelques erreurs » et a souligné la difficulté pour certains candidats, peu habitués aux médias ou aux débats politiques, de gérer leurs communications publiques.
Parmi les candidats récemment désavoués figure Ludivine Daoudi, candidate dans le Calvados, qui a été priée de se retirer après la diffusion d’une photo d’elle portant une casquette de sous-officier de la Luftwaffe arborant une croix gammée. Françoise Billaud, candidate dans les Côtes-d’Armor, a supprimé son compte Facebook après avoir partagé une photo de la tombe de Philippe Pétain, maréchal de France. Roger Chudeau, député sortant du Loir-et-Cher, a également été désavoué pour ses propos sur Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre socialiste de l’Éducation, qu’il a qualifiée de « Franco-Marocaine » dont la nomination était une « erreur » en évoquant un risque de « double loyauté » des binationaux.
Le RN justifie ces incidents par la difficulté d’investir des candidats dans le délai restreint imposé par la dissolution de l’Assemblée nationale. Bardella et Tanguy maintiennent que malgré ces quelques erreurs, le parti reste vigilant et prêt à prendre des mesures rapides pour écarter les éléments problématiques.