Jean-Noël Barrot au Liban : la diplomatie française face à la crise

29 septembre, 2024 / Entrevue

En pleine escalade des tensions au Liban, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est attendu à Beyrouth ce dimanche soir. Sa mission est de soutenir les autorités locales et d’apporter une aide humanitaire, dans un contexte marqué par les frappes israéliennes qui ont notamment visé la banlieue sud de la capitale libanaise, bastion du Hezbollah.

Un soutien français face à une situation volatile

L’annonce de la visite de Jean-Noël Barrot a été faite ce dimanche midi par le ministère français des Affaires étrangères. Le ministre prévoit d’« échanger avec les autorités locales et apporter un soutien français, notamment humanitaire ». Selon des informations transmises par le ministère, Barrot a quitté la France dans l’après-midi et devrait arriver au Liban dans la soirée.

Cette visite survient dans un climat extrêmement tendu, deux jours après la mort d’Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, tué dans un bombardement israélien. Le Quai d’Orsay a réagi à cette nouvelle en affirmant qu’il restait « en lien avec les autorités libanaises et les partenaires de la France dans la région pour prévenir toute déstabilisation et tout embrasement ».

Appel à la cessation des frappes israéliennes

Face à l’escalade militaire, la France a réclamé, dès samedi, la « cessation immédiate des frappes israéliennes au Liban » et a exprimé son opposition à toute opération terrestre. Jean-Noël Barrot a réitéré ce message lors d’une conversation téléphonique avec le Premier ministre libanais, Najib Mikati, soulignant l’importance de garantir la sécurité des civils ainsi que celle des ressortissants français présents dans la région.

Le Premier ministre français, Michel Barnier, a qualifié la situation d’« extrêmement grave », exprimant sa préoccupation quant à la sécurité des Français sur place. Pour l’heure, aucune consigne de quitter le territoire libanais n’a été émise pour les ressortissants français.

Les frappes israéliennes de vendredi ont entraîné la mort de plus de vingt membres du Hezbollah, y compris des responsables de haut rang, lors d’un bombardement ciblé sur le quartier général de l’organisation, situé sous des bâtiments civils à Beyrouth. Ces frappes font suite à une série d’opérations militaires intensifiées par Israël contre des infrastructures du Hezbollah, et témoignent de la volonté de l’État hébreu de réduire la capacité opérationnelle de l’organisation chiite, accusée de mener des attaques contre Israël.

Tentatives diplomatiques : vers une stabilisation de la situation politique ?

En parallèle de cette crise, Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial du président Emmanuel Macron, a récemment effectué sa sixième visite au Liban dans le but de faciliter l’élection d’un président, une étape cruciale pour stabiliser le pays. Toutefois, cette mission n’a pour l’instant pas abouti, Le Drian n’ayant fait aucune déclaration publique sur ses efforts diplomatiques.

Pendant ce temps, le Fonds alimentaire mondial a lancé un appel à la communauté internationale pour lever 105 millions de dollars afin de financer ses missions au Liban, un pays frappé non seulement par les violences récentes, mais également par une crise économique et humanitaire persistante.

La France sur le front diplomatique et humanitaire

La visite de Jean-Noël Barrot au Liban témoigne de la volonté de la France de jouer un rôle actif pour apaiser la situation et soutenir la population libanaise. En parallèle aux efforts diplomatiques, la France se prépare à apporter une aide humanitaire essentielle dans un pays déjà fragilisé par des années de crises multiples. Tandis que la situation reste volatile, l’intervention française met en lumière l’importance de la coopération internationale pour éviter un embrasement régional aux conséquences imprévisibles.